Le Belem, notre témoin historique à travers trois siècles, a été présent lors de l’éruption du mont Pelée, de deux guerres mondiales, d’un tremblement de terre au Japon et d’une pandémie. Cependant, il jouera cette fois un rôle actif dans l’histoire grâce aux Jeux Olympiques. Selon Aymeric Gibet, son capitaine, ce sera la première fois que notre navire sera au centre de l’attention du monde. Le 27 Avril, à 10h45, après avoir prononcé ses derniers mots à la radio, il a largué les amarres du port du Pirée.
Notre trois-mâts le plus célèbre, un gigantesque 800 tonnes de bois et d’acier, a ensuite navigué vers Marseille, une traversée de douze jours correspondant à l’un de ses trajets les plus longs en mer. Son passager particulier, que le capitaine considère comme son 65e membre d’équipage, est la flamme olympique.
La veille, elle avait été confiée à la délégation française au stade panathénaïque d’Athènes, où se sont déroulés les premiers Jeux Olympiques modernes en 1896. À présent, gardée en toute sécurité à bord du Belem par Tony Estanguet, président du Comité d’Organisation des Jeux de Paris 2024 (Cojop), elle trône majestueusement, telle une lumière vacillante abritée dans une lanterne de mineur. On peine à croire qu’elle sera l’inspiration pour allumer la torche le 8 mai à Marseille pour une traversée de 1000 miles nautiques.
Une infinité de discussions concernant le protocole ont eu lieu au port du Pirée avant la cérémonie. L’emploi du temps a été rigoureusement observé. À 9h55, soutenu par la mélodie de l’orchestre de la municipalité du Pirée, l’un des trois gardiens qui veille sur la flamme a passé la lanterne à Tony Estanguet. Cinq minutes plus tard, il a montré la lanterne à un public de 400 personnes accréditées, ainsi qu’à un ensemble de fonctionnaires et de VIP dont Amélie Oudéa-Castera, Ministre des sports et des jeux, Pierre Rabadan, l’adjoint à la mairie de Paris en charge des jeux, et Nikos Aliagas, une célébrité de la télévision, tenant son appareil photo.
En descendant la passerelle, le chef du Cojop, accompagné par Nicolas Namias, le président du groupe BPCE, a été accueilli par Jean-Charles Filippini, le président de la Fondation Belem-Caisse d’épargne, qui parraine le relais de la flamme, ainsi que le capitaine du Belem. Estanguet a ensuite remis la lanterne à Yassine Nassah, 19 ans, et Anastasia Skiada, 22 ans. Ils sont deux des seize jeunes âgés de 17 à 25 ans en voie d’insertion qui ont été choisis par les Caisses d’épargne régionales pour accompagner la flamme dans cette aventure exceptionnelle. Ce choix symbolise la géographie : la jeune femme, qui apprend le français, vient de Grèce, le pays où le bateau commence son voyage, et le jeune homme, en formation pour être sauveteur, est originaire de Marseille, où la flamme arrive.
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