L’athlète doublé vainqueur du Tour de France (2020 et 2021), Tadej Pogacar, n’a rencontré aucun rival majeur le dimanche 21 avril lors du défi imprévisible du Liège-Bastogne-Liège. Ses rivaux clés ayant été forcés de se retirer, la course se réduisait en théorie à un face à face avec le champion du monde 2023, Mathieu van der Poel (Alpecin-Deceuninck), la star néerlandaise des « Classiques ».
Cependant, le porteur de la prestigieuse tunique arc-en-ciel a été contrarié par plusieurs obstacles, météorologiques ou corporels. Actif lors de la première étape de la course, qui mesurait 254,5 kilomètres, le petit-fils de Raymond Poulidor a résisté longtemps, sous les intempéries des Ardennes. Il a fini par capituler progressivement, se mêlant au groupe, entravé par une chute en groupe, incapable de tenir le rythme soutenu par « Pogi », qui a fini par se détacher solo à la côte de la Redoute, à moins de 35 kilomètres de la ligne d’arrivée.
Propulsé comme une fusée, sans aucun suiveur, le coureur Slovène de l’UAE Team Emirates a maintenu son rythme jusqu’à la fin. Cette formidable démonstration lui a valu son deuxième triomphe dans la plus ancienne des classiques (après 2021), la plus vieille course sur une journée sur le circuit mondial.
« Je suis extrêmement satisfait de remporter de nouveau cette course sensationnelle. La journée a été misérable dès le départ […] mais l’effort collectif a été stupéfiant », raconta le cycliste de 25 ans après la course, en interview pour Eurosport.
Romain Bardet fut le deuxième à l’arrivée.
Au sein d’un groupe poursuivant, le cycliste français Romain Bardet (de l’équipe dsm-firmenich PostNL) a su faire preuve de ruse lors de l’ascension de la côte de la Roche-aux-faucons, située non loin de l’arrivée. Grâce à ses actions, il est parvenu à décrocher la deuxième position, terminant 1 minute et 39 secondes après Pogacar. « J’avais presque abandonné l’espoir sur Liège, mais j’ai toujours cru en moi », a-t-il commenté après le podium. « Je n’ai ressenti aucune pression au cours de la course et j’ai découvert que j’étais en excellente forme. »
Mathieu van der Poel, qui avait remonté en tête du peloton, a lutté jusqu’au dernier moment, réussissant à se hisser à la troisième place en donnant coup de coude à la ligne de départ. Il s’est terminé avec un écart de 2 minutes et 2 secondes par rapport au champion slovène.
Certains coureurs vedettes comme Pello Bilbao (Bahrain Victorious), classé 9e, et Tom Pidcock (Ineos Grenadiers), classé 10e, ont tiré profit de la foule à Liège. Certains cyclistes français se sont également démarqués, comme le champion national Valentin Madouas (Groupama-FDJ), qui a terminé septième, et Aurélien Paret-Peintre (Decathlon AG2R La Mondiale), qui a terminé cinquième.
Aurélien Paret-Peintre, particulièrement en forme après une bonne performance lors du Tour des Alpes, a presque pris place sur le podium : « J’ai rejoint le groupe à cinq kilomètres de l’arrivée, et j’ai pris ma chance », a-t-il déclaré souriant après son arrivée. « Je tenais tête à Mathieu sur la ligne de départ, c’était serré. »
À quatorze jours de l’initiation du Giro (la Grande Boucle Italienne), l’équipe ciclisite doit surmonter le dimanche difficile qu’ils viennent de vivre. «Mon premier objectif est d’empêcher d’attraper froid », a déclaré sans détour Romain Bardet, en parlant du prochain rendez-vous italien. Cette année, Tadej Pogacar a inclus cet événement dans son programme – avant le Tour de France – et comme à son naturel, il est likely de faire partie des candidats principaux.
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