En 2024, nous célébrerons les 80 ans du débarquement en Normandie et les 110 ans de l’initiation de la première guerre mondiale, en plus du 40ème anniversaire du « geste de Verdun ». Lors de cet événement, le président français de l’époque, François Mitterand (1981-1995) et le chancelier allemand, Helmut Kohl (1982-1998), se sont tenus main dans la main devant l’ossuaire de Douaumont, situé dans la Meuse. Ce département prévoit de rappeler ces souvenirs lors du passage de la flamme olympique le 29 juin prochain. Il a également milité pour que le champ de bataille de Verdun soit reconnu comme l’un des « sites emblématiques » de Paris 2024 dans la région Grand-Est, tout comme Colombey-les-Deux-Eglises (Haute-Marne) et la Petite Venise de Colmar (Haut-Rhin).
Suite à l’allumage de la flamme olympique à Olympie (Grèce), et le début de son voyage vers Paris où elle arrivera le 26 juillet pour la cérémonie d’ouverture, le département de la Meuse a dévoilé jeudi 18 avril les activités prévues lors du passage du relais. Le but principal est d’attirer l’attention et de se distinguer des 64 autres étapes, en valorisant son patrimoine historique. De ce fait, deux des sept territoires visités sont situés dans la commune de Verdun : le centre-ville, où se déroulera l’allumage du chaudron par le dernier relayeur, et les champs de bataille.
Selon Nicolas Barret, directeur du Mémorial de Verdun, cette dichotomie reflète la « double mémoire » qui s’est développée à Verdun depuis la fin de la première guerre mondiale. Pendant qu’en ville on honorait la mémoire patriotique avec la construction du monument commémoratif de la victoire, les anciens combattants ont tenu à préserver l’authenticité du champ de bataille de 1916.
Le transfert de la flamme près des tranchées où plus de 300 000 soldats ont perdu la vie sera traité avec pudeur, mettant à l’avant-plan la jeune génération. Le bref itinéraire commencera à l’ossuaire de Douaumont, un site de souvenir et de contemplation où des étudiants français et allemands seront rassemblés, pour terminer au Mémorial de Verdun, où l’histoire est transmise.
Le but était de produire une œuvre d’art puissante et les aspirations étaient grandes. Peut-être un peu trop; le plan de mise en scène initial, dirigé par le cinéaste et chorégraphe Benjamin Millepied, a échoué, faute de fonds et en raison de restrictions de sécurité menant à un nombre limité de spectateurs. Le duo d’artistes de rue Lek & Sowat a donc été chargé de concevoir une œuvre plus durable, des vitraux modernes sur le mémorial, exploitant la symbolique de la lumière de la flamme et la phrase de Maurice Genevoix: « Que la lumière guide enfin vers la paix. ». L’arrière-arrière-petit-fils de l’écrivain humaniste et soldat, qui a été entré au Panthéon en 2020, portera en effet la flamme au mémorial.
La lecture de l’article est réservée aux abonnés pour la suite qui représente 52.35% du contenu total.
Laisser un commentaire