L’idée que « Israël pourrait participer à la Copa América » n’est plus un scénario fantasque généré par une intelligence artificielle, mais une réalité potentielle. Un accord a été atteint le jeudi 11 avril entre la Fédération israélienne de football (IFA) et la Conmebol, l’organisme de football d’Amérique du Sud. Cela pourrait potentiellement mener à la participation de l’équipe nationale d’Israël à cette compétition, qui est l’équivalent de l’Euro pour l’Amérique du Sud.
L’Israël participe aux qualifications pour l’Euro, car son association footballistique est affiliée à l’UEFA européenne. Cependant, malgré une troisième place dans leur groupe, ils n’ont pas réussi à se qualifier pour l’édition 2024.
Cet accord intervient dans un contexte de conflit entre Israël et le Hamas palestinien, illustrant l’intense « géopolitisation » du sport ces dernières années. Le football, un monde souvent perçu comme parallèle, devient un espace où les relations internationales prennent vie. Comme le président de la Conmebol l’a souligné, le football « unit les cultures, peu importe la distance géographique, et peut aider à la paix ».
La notion de géographie dans le sport est de plus en plus ébranlée par la « déterritorialisation » croissante des compétitions. Depuis 1993, la Copa America accueille de deux à quatre équipes membres de la confédération d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes, la Concacaf. Le Japon (1999 et 2019) et le Qatar (2019) ont même participé. Cette année, la Copa America est organisée pour la deuxième fois aux États-Unis, en juin et juillet prochains.
L’objectif du football sud-américain est de se faire connaître et d’élargir sa portée au-delà de ses frontières, en particulier à l’attention des diasporas nord-américaines et des marchés plus fortunés que le sien. Ils souhaitent également optimiser les droits de diffusion. Cependant, ce sont principalement les Européens qui ont ce même défi, leurs clubs organisant d’ailleurs d’importantes tournées d’été sur les nouveaux terres conquises par ce sport le plus populaire : Asie, Amérique du Nord, et le Moyen-Orient.
Ils ont démontré leur volonté d’étendre leur influence en organisant les « Supercoupes » à l’étranger, ces compétitions opposent les gagnants du championnat à ceux de la Coupe nationale. Cette saison, l’Arabie saoudite a accueilli les versions espagnole et italienne de cet événement. En revanche, le version française a été présentée au Canada, au Maroc, en Tunisie, aux États-Unis, en Chine, et même en Israël en 2021 et 2022.
Les ligues anglaise et espagnole envisagent d’organiser des matches de leurs championnats aux États-Unis ou en Asie – il a même été question d’organiser un match Monaco-Olympique lyonnais en Chine il y a deux ans. Ils suivent le modèle des ligues nord-américaines de basket-ball (NBA) et de football américain (NFL) qui relocalisent certains de leurs matches en Europe.
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