Les coordinateurs de Paris 2024 partagent une inquiétude avec les célèbres Gaulois, Astérix et Obélix : la peur que le ciel leur tombe dessus. Plus précisément, ils redoutent que les cieux se fendent et lâchent des tonnes de pluie sur Paris lors des compétitions olympiques et paralympiques. Une humidité excessive pourrait entraîner une dégradation de la qualité de la Seine, due à la prolifération de bactéries suite au déversement d’eaux pluviales et d’eaux usées. Cela pourrait potentiellement remettre en question les épreuves de natation marathon, triathlon et paratriathlon prévues dans la Seine.
Cependant, les organisateurs de Paris 2024 sont assez réservés sur cette peur qu’une météo tumultueuse vienne perturber leur projet largement plébiscité : faire découvrir au monde entier la possibilité de se baigner dans la Seine pendant les Jeux. Les autorités choisissent de mettre l’accent sur les mesures prises pour concrétiser ce projet, accéléré par la tenue des Jeux.
Des unités de purification dans les stations d’épuration, des structures pour recueillir les eaux de pluie, la connexion des péniches au système d’égouts, la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, a énuméré tous ces efforts devant les députés le mardi 9 avril. Un investissement considérable a été nécessité pour cela : 1,3 milliard d’euros en trois ans.
Malgré les avertissements concernant les « dangers » auxquels sont exposés les athlètes, il semble que rien ne change. Ana Marcela Cunha, une nageuse olympique brésilienne, a plaidé pour l’élaboration d’un « plan B » au début du mois de mars. Ensuite, le 8 avril, l’ONG Surfrider Foundation a rapporté des données alarmantes sur la qualité de l’eau de la Seine.
Toutefois, l’ONG a dû retourner à la planche à dessin car les autorités ont jugé qu’évaluer la qualité de l’eau entre septembre et avril n’a pas de sens, car les conditions météorologiques et le débit du fleuve fluctuent et ne reflètent pas ce qui est attendu pour l’été. Qui plus est, les installations de traitement de l’eau ne commenceront leurs opérations qu’au deuxième trimestre, pour être « pleinement fonctionnelles lors des Jeux ».
Est-ce que tout ira bien? Pas nécessairement! Il reste toujours le risque que la météo ne coopère pas. C’est exactement ce qui s’est passé en août 2023. En raison de fortes pluies, trois des épreuves tests, en natation en eau libre, paratriathlon et triathlon, ont dû être annulées parce que la qualité de l’eau ne respectait pas les normes.
Pour lire la suite de cet article, il vous reste encore 22,17% du texte à parcourir. Le reste est réservé aux abonnés.