Emmanuel Macron, le président français, avait diffusé sur TF1 sa grande inquiétude concernant la possibilité que la Russie cible les Jeux olympiques de Paris, une assertion qui a suscité beaucoup de remous dans les médias et même dans les canaux russes de propagande. Cela s’est produit lors de l’inauguration du Centre aquatique olympique à Saint-Denis, Seine-Saint-Denis, le 4 avril, où Macron a affirmé sans aucune incertitude que la Russie pourrait cibler les Jeux, y compris « informativement ».
La tenue de l’événement soulève des questions énormes de sécurité informatique. Pendant plusieurs semaines, des millions de personnes – comprenant des athlètes, des spectateurs, des journalistes et des officiels – seront non seulement liées à l’infrastructure technique de Paris 2024, mais également dépendront de divers services (y compris les transports et la santé) dont le fonctionnement sans faille sera essentiel.
Il est à noter qu’en 2018, lors des Jeux d’hiver de Pyeongchang en Corée du Sud, la cérémonie d’ouverture avait été perturbée par un virus informatique conçu pour infecter de grands réseaux informatiques, rendant certains systèmes indisponibles. Par la suite, le département de la justice américain avait identifié les coupables; l’équipe « Sandworm », alias l’unité 74455 des services de renseignements militaires russes (GRU), qui a été mêlée à de multiples actes d’espionnage et de sabotage.
Franz Regul, qui est en charge de la sécurité des systèmes d’information pour Paris 2024, a précisé au journal Le Monde que les actions de sabotage sont les plus répandues, et celles qui nécessitent le plus d’efforts et d’énergie. Selon lui, il serait naïf de penser que l’événement est à l’abri des attaques de certains états qui peuvent chercher à ternir l’image de la France, transmettre certains messages ou encore interrompre la cérémonie d’ouverture. Ces mises en garde ont également été relayées par le directeur de l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information, Vincent Strubel, dans un article publié par Ouest-France fin 2023.
Les attaques provenant d’acteurs étatiques présentent une menace significative, car ceux-ci ont souvent des ressources conséquentes et peuvent préparer des attaques ciblées pendant plusieurs mois pour prendre le contrôle d’un réseau informatique.
Paris 2024, en collaboration avec ses partenaires privés, Eviden (Atos) et Cisco, supervise la sécurisation des infrastructures essentielles des Jeux. Selon Regul, cela inclut « la technologie utilisée pour le contrôle d’accès, la transmission, l’arbitrage, le chronométrage », mais également « les systèmes d’information nécessaires pour le fonctionnement quotidien », comme l’informatique de bureau et les ressources humaines.
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