Dans son maillot de champion du monde toujours impeccable et d’une blancheur immaculée, Mathieu van der Poel a magistralement dominé les 259 kilomètres de la course de Paris-Roubaix 2024, terminant seul vainqueur, le dimanche 7 avril. Ni boue, ni sang, ni goudron n’ont entaché son sillage.
Favori et brillant vainqueur, la manière dont il a contrôlé la race était aussi directe que la ligne droite taillée à travers les plaines du Nord. À 59 kilomètres de la fin, ce Néerlandais membre de l’équipe belge Alpecin-Deceuninck a déployé une accélération décisive, sans même essayer de tromper ses adversaires, pendant une légère descente sur l’un des tronçons pavés les moins accidentés de la day, le chemin des Abattoirs, proche des usines de chicorée et l’ancien site d’abattage d’Orchies dans le Nord.
Triomphant à une vitesse record de 47,8 km/h, trois minutes devant son coéquipier belge Jasper Philipsen et le Danois Mads Pedersen de Lidl-Trek, Mathieu van der Poel signe ainsi sa deuxième victoire à Paris-Roubaix en deux ans et sa deuxième victoire majeure en seulement deux semaines, après sa fuite spectaculaire de 44 kilomètres lors du Tour des Flandres.
L’expression de surprise sur le visage du gagnant est perceptible, alors qu’il confie qu’il n’avait pas anticipé de lancer une attaque aussi lointaine et de se trouver ainsi isolé dans la course. Dans le succès remarquable qu’il a atteint, l’homme connu sous l’appellation de petit-fils de Raymond Poulidor, a su esquiver certaines chutes potentielles et faux pas stratégiques. Il y a eu des moments incertains, comme après la tranchée d’Arenberg, là où ses coéquipiers ont commencé à défaillir, ou quand il a failli être touché par une casquette lancée par une spectatrice à 42 kilomètres de l’arrivée. Malgré ces obstacles, Van der Poel a triomphé sans aucune concurrence sérieuse. Le seul coureur susceptible de le mettre en difficulté, le Belge Wout van Aert, a dû se retirer de la course suite à une chute spectaculaire le 27 mars.
Le style personnel et unique de Van der Poel dans la gestion de sa carrière.
Sa façon de faire est en quelque sorte une évocation du cyclisme à l’ancienne. Ses larges épaules, son agilité remarquable sur les surfaces chaotiques comme les pavés tranchés de l’Arenberg, et sa puissance élégante en font un favori parmi les fans français. Ses mains nues, malgré le risque de chutes, témoignent de sa force et de sa résilience.
Son écrasante dominance rappelle celle d’Eddy Merckx, triple vainqueur à Roubaix. Certes, il emprunte certainement des éléments des offensifs du « Cannibale », et partage une certaine similarité avec ses contemporains Tadej Pogacar ou Remco Evenepoel dans leurs tentatives audacieuses d’échappée. Cependant, Mathieu van der Poel a choisi d’adopter une approche très personnelle pour gérer sa carrière de cycliste.
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