Pierre Parker, l’assistant entraineur des Austin Spurs, équipe de la G-League affiliée aux San Antonio Spurs, possède un humour piquant qui illustre bien son caractère. Alors qu’il prend une pause café, il déclare, non sans un sourire en coin, qu’il mérite tout de même un certain respect malgré sa relative méconnaissance. En effet, en 2022, en tant que responsable du centre de formation de l’Asvel à Lyon-Villeurbanne, Pierre a permis au club, présidé par son frère aîné Tony Parker, d’obtenir son premier titre dans un tournoi de l’Euroligue junior, un événement phare pour les moins de 18 ans en Europe.
Pierre, qui est le plus jeune des trois frères Parker à 37 ans, après Tony (41 ans) et TJ (39 ans), qui a été entraîneur de l’Asvel de juin 2020 à octobre 2023, cherche à se faire un nom de manière autonome, sans profiter de l’ombre de ses frères. Bien qu’il travaille pour la franchise associée à celle qui a fait la renommée de son frère, Pierre insiste sur le fait qu’il doit mériter ses galons et travailler aussi dur que les autres.
Emmanuel Mavomo, l’autre assistant français à Austin, trouve sa modestie louable. Pierre préfère qu’on l’appelle par son prénom plutôt que par son nom de famille, pour ne pas profiter de l’héritage de ses frères. Il est vrai que l’on peut facilement se sentir écrasé par leur aura : avant de prendre la présidence de l’Asvel, Tony était le meneur de jeu icônique des San Antonio Spurs et avait gagné quatre fois le titre de champion de la NBA (2003, 2005, 2007 et 2014), en plus de jouer pour l’équipe de France. Et TJ, qui a grandi au sein de l’Asvel, a commencé sa carrière d’entraîneur dès 2013, avant de devenir entraîneur en chef de l’équipe.
Pour Pierre, rester dans l’obscurité lui convient parfaitement.
À Austin, au Texas, Pierre Parker affirme discrètement ses ambitions. « Mon objectif est de devenir un jour assistant entraîneur en NBA, et qui sait, peut-être même entraîneur principal », exprime-t-il. Il ajoute, « Mon rêve absolu est de réaliser cela avec San Antonio ». En tant que membre du personnel d’une équipe qui se situe juste en dessous de la NBA, le Français est conscient que ce scénario n’est pas irréel. « C’est ce qui est magnifique dans la G-League, vous êtes à un pas de la NBA », déclare Will Voigt, l’entraîneur principal des Spurs d’Austin. « C’est l’ambition de tous les membres de notre équipe ».
Même s’il ne cache pas ses rêves, Pierre Parker n’est pas encore à la hauteur de ses aspirations. « Je n’ai jamais été attiré par les projecteurs. J’aime travailler en coulisses et observer le succès des personnes autour de moi, cela me convient parfaitement», souligne-t-il, lors d’un week-end de la mi-mars où Austin a accueilli deux matchs des Spurs, l’équipe de Victor Wembanyama. Du côté des joueurs jusqu’au personnel, une dizaine de membres de l’organisation sont venus rendre visite au coach, qui était en charge de la vidéo de l’équipe NBA l’année précédente. Cette expérience était enrichissante mais il précise, « Avec la G-League, mes responsabilités ont augmenté, je suis plus impliqué sur le terrain avec les joueurs ».
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