« Imaginez une musique théâtrale, légèrement épique, résonnant tandis que les archers et archères font leur apparition sur le terrain de tir, » dit le commentateur Marc Chavet, une voix familière des compétitions internationales, qui sera aussi la voix du tir à l’arc aux Jeux de Paris (du 26 juillet au 11 août). Il commente chacun des moments de la journée de simulation olympique qui a eu lieu le mercredi 27 mars à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (Insep). En théorie, l’objectif est simple: préparer les sportifs français aux conditions qu’ils rencontreront cet été sur l’Esplanade des Invalides, s’ils parviennent aux phases finales.
Dans la réalité, c’est tout autre chose. Les archers se retrouvent à devoir gérer les caprices du temps en ce début de printemps, la proximité du public et la présence de différents médias auxquels ils sont peu habitués au centre de tir à l’arc Sébastien Flute de l’Insep.
« Faites du bruit » pour l’arrivée des sportifs, continue le commentateur en anglais, puis en français – malgré un public composé exclusivement de Français, qui compte une centaine de personnes dont pour la majorité des membres de clubs sportifs et des élèves de la région parisienne. Ce bilinguisme quelque peu forcé fait également partie de l’atmosphère que l’encadrement technique de l’équipe française tente de créer.
En ce qui concerne le décor du lieu, à part les stands de onze mètres de haut qui ont la capacité d’accueillir plus de 8 000 spectateurs, et à l’exception de la vue sur l’Hôtel des Invalides et la proximité avec la Seine, tout ressemble au décor traditionnel des Jeux Olympiques. Cela comprend une salle d’attente où les finalistes se présentent individuellement, un pas de tir sur une estrade qui fait face aux cibles situées à 70 mètres de distance, et un écran géant (deux seront présents lors des compétitions olympiques) pour permettre aux spectateurs de suivre le score et la position des flèches. Il y a également une zone dédiée pour les interviews.
« Nous essayons de reproduire un contexte unique. Les archers ne sont pas forcément familiers avec ce genre de situation. La seule fois où ils rencontrent ce type de situations, c’est lorsqu’ils jouent pour une médaille lors du championnat d’Europe, de la Coupe du Monde ou des Jeux Olympiques », explique Benoît Binon, le directeur technique national (DTN) d’un sport dominé par de nombreux pays, en particulier la Corée du Sud.
Des rafales de vent et un environnement bruyant peuvent interagir avec la performance des archers. « L’objectif est de les habituer à la présence de spectateurs, au bruit qui peut perturber leur concentration, spécialement durant les JO qui attirent une audience de néophytes. Il est aussi important de les habituer à communiquer avec leur entraîneur dans un environnement bruyant », continue le DTN. Romain Girouille, l’entraîneur de la délégation olympique, se situe à quelques mètres des archers sur l’estrade avec son calepin et sa longue-vue, encourage les archers avec un « Allez… doucement, en souplesse », félicite les meilleures flèches obtenant 10 points et propose des corrections après les tirs moins précis.
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