Parfois, trois nuits réparatrices suffisent à effacer un samedi soir ponctué par une déconfiture face à l’Allemagne (0-2) de notre mémoire. C’est ce Didier Deschamps a voulu communiquer lors de sa conférence de presse le lundi. Selon ses explications, l’équipe française et leurs joueurs se sont promptement « reconditionnés » pour leur second match de préparation pour l’Euro 2024, programmé pour le mardi 26 mars (21 heures), au Stade-Vélodrome de Marseille, contre le Chili.
Trois jours après cet échec aussi gênant qu’imprévu, survenu à la suite d’un tour 2023 exécuté avec brio sous tous les aspects, les Bleus sont passés à autre chose. L’idée que cet incident n’était qu’un revers de la médaille a été minutieusement débattue par les concernés, et le terme « anxiété » a été immédiatement écarté du débat. Après tout, les déboires de la France en mars 2006 et 2018 ne l’ont pas empêchée d’accéder à la finale de la Coupe du Monde quelques mois plus tard.
Cependant, le fait que cette défaite n’est pas sans importance est indiqué par le fait que Kylian Mbappé s’est adressé à la presse deux fois de suite lors de cette réunion, une première depuis qu’il est devenu capitaine il y a un an. « Il faut assumer, » a fait observer l’attaquant, avant de tempérer. « Ce n’était qu’un match d’exhibition, donc, il n’y a pas de retombées. Mais il y a eu beaucoup d’alertes lors de ce match. »
Si une autre défaite -ou tout autre résultat que la victoire- contre le Chili, actuellement 42ème au classement de la FIFA, survenait mardi, cela alimenterait davantage les doutes déjà existants. Seuls deux matches amicaux prévus en juin pourraient dissiper ces incertitudes avant le début de l’Euro. Le temps presse donc. Pour la première fois depuis mars 2022 et leur victoire contre la Côte d’Ivoire (2-1), l’équipe de France foulera à nouveau la pelouse du Stade-Vélodrome. Avec une équipe largement remaniée, les Bleus se doivent de rassurer.
Ce match offre une occasion brillante pour plusieurs d’entre eux. Malgré la défaite contre l’Allemagne, Didier Deschamps n’a pas changé son point de vue concernant ces deux premiers matches amicaux de l’année. En pleine saison, les joueurs sont fatigués – une des raisons avancées par le sélectionneur pour expliquer la défaite de samedi – et l’objectif n’est pas de les renvoyer à leurs clubs complètement épuisés. Mardi, huit à neuf modifications sont donc prévues dans le onze de départ.
À trois mois de l’Euro, cette revue des effectifs devrait permettre à l’entraîneur d’évaluer certains aspects, ou de les réévaluer, à des positions où il y a des incertitudes. Jonathan Clauss, dans le stade de son club, l’Olympique de Marseille, aura de nouveau l’opportunité de se démarquer. Quant à Jules Koundé, qui a été dépassé contre l’équipe allemande, il n’a jamais été véritablement impressionnant comme arrière droit dans l’équipe de France.
Le poste d’attaquant reste encore sans tête de file stable, malgré des rotations constantes. Actuellement, aucun joueur n’a réussi à s’imposer parfaitement, comme le témoigne l’opportunité manquée par Marcus Thuram contre le match avec l’Allemagne. Olivier Giroud et Randal Kolo Muani chercheront à tirer profit de cette situation. Au sein d’autres positions, des joueurs tels que Mattéo Guendouzi et Moussa Diaby, qui ont fait un retour, auront sans doute quelques minutes pour se faire remarquer par le sélectionneur, espérant ainsi se garantir une place dans la liste de l’Euro qui sera annoncée en mai.
Selon Didier Deschamps, « les places sont précieuses » et il est déjà au courant d’une quinzaine de joueurs clés qu’il a en tête. Certains combattront pour y laisser leur marque mardi soir, dans l’espoir d’apporter à l’équipe de France une injection nécessaire de dévouement et d’ardeur, des qualités qui manquaient lors du dernier match samedi.
Se concentrer sur le début du match est essentiel. Devant une équipe allemande en quête de revanche suite à une série de mauvais résultats, certains joueurs français ont débuté le match dans une lenteur exaspérante. Pour éviter de reproduire ce scénario, les joueurs français chercheront sans doute à commencer le match avec une intensité maximale, ayant raté plusieurs bonnes débuts ces derniers mois.
L’équipe a eu des débuts difficiles aux matchs contre l’Allemagne en septembre 2023 (1-2), l’Ecosse en octobre (4-1) et deux fois en Grèce en novembre (2-2), concédant un but dans le premier quart d’heure. Pour dire que les Bleus réussiront leur début du match contre le Chili s’ils ne prennent pas un but en une dizaine de secondes est aller un peu loin. Cependant, l’équipe a certainement besoin de se distancer de cette tendance regrettable.
L’objectif est d’encaisser au moins un but par jeu. Jusqu’à Septembre 2023, le gardien Mike Maignan, héritier d’Hugo Lloris, a pérennisé une défense louée pour son invincibilité. Par la suite, la défense française s’est fragilisée mais le retour du gardien de l’AC Milan dans le jeu, mardi, pourrait renforcer cette zone de jeu.
En affrontant le Chili et son joueur Alexis Sanchez, ancien de l’OM, l’équipe française doit prouver que leur confiance ne s’est pas dissipée après le coup dur reçu – qui a servi de« rappel », selon plusieurs joueurs – face à la Mannschaft. « Pour le moment, nous avons simplement subi un coup dur et nous n’avons rien gagné », a déclaré Mbappé. « C’est à nous d’utiliser ce match comme moteur », afin d’effacer tous les doutes apparus ces derniers jours.
Laisser un commentaire