Le vendredi 22 mars, Saïd Chabane, propriétaire de l’équipe Angers SCO (actuellement seconde au classement de la Ligue 2), n’a pas assisté à l’audience au palais de justice d’Angers, esquivant ainsi la presse audiovisuelle. Il est probable que lui et ses avocats ont anticipé une décision défavorable du tribunal, bien qu’il ait maintenu son innocence tout au long de son procès qui s’est déroulé les 18 et 19 décembre 2023.
Chabane, PDG du groupe Cosnelle et principal actionnaire d’Angers SCO depuis 2011, était accusé d’agressions sexuelles envers sept jeunes femmes, anciennement employées du club de football ou de son entreprise de charcuterie située à Cherré, dans la Sarthe. Le verdict, initiialement prévu pour le 16 février, a été reporté de cinq semaines en raison de la maladie de la présidente du tribunal, Catherine Ménardais.
Une fois remise, Ménardais a prononcé la sentence contre Chabane, le condamnant à deux ans de prison, dont un an avec sursis, due à la gravité des faits, leur répétition et les circonstances dans lesquelles ils se sont produits. Cette peine est inférieure aux trois ans de prison (dont un an avec sursis) réclamés par le procureur lors du procès, mais plus sévère que ce que les avocats de Chabane avaient espéré, arguant un manque de preuves tangibles ou de témoignages directs des supposées agressions.
L’ex-président d’Angers SCO, Saïd Chabane, doit payer des dommages et intérêts allant de 3 000 à 6 000 euros à toutes ses victimes, sauf une dont l’affaire a été classée « au bénéfice du doute ». Ces sommes s’ajoutent aux frais juridiques de 3 600 euros. En outre, Chabane sera désormais répertorié dans le fichier judiciaire automatisé pour les auteurs d’infractions sexuelles ou violentes. Cependant, aucune interdiction de diriger une entreprise n’a été prononcée.
L’un de ses avocats, Me Pascal Rouiller, exprime le mécontentement de Chabane face à la décision et annonce son intention de faire appel pour une totale acquittement. Rouiller se plaint également de la durée du processus judiciaire et des injures subies.
D’un autre côté, les victimes ont une réaction différente. L’une d’entre elles, présente à l’audience, exprime son émotion à l’annonce du verdict. Elle n’espérait rien de plus qu’une condamnation et n’était pas particulièrement intéressée par les indemnisations, ayant même envisagé de demander symboliquement un euro. Elle est une ancienne employée du club angevin.