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23 mars 2024 21 h 06 min

« Cannone gagne, soulage l’escrime française »

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Le samedi 23 mars, le fleurettiste français Romain Cannone a triomphé lors de l’épreuve de la Coupe du monde à Tbilissi (Géorgie), battant le Belge Neisser Loyola (15-10) en finale. Un hurlement de soulagement sans fin a suivi sa victoire. C’est la première victoire mondiale de Cannone, champion olympique de Tokyo 2021, depuis qu’il a remporté le titre de champion du monde au Caire (Égypte) à l’été 2022. Cette victoire revêt une importance vitale à l’approche des Jeux olympiques de Paris 2024, alors que l’escrime française – généralement la fierté nationale – subit une profonde crise depuis des mois.

Cannone est l’un des protagonistes majeurs de la révolte contre l’ex-manager général de l’escrime masculine française, Hugues Obry, qui a démissionné de ses fonctions le mois dernier. Une démission sur fond de différends entre l’entraîneur et plusieurs athlètes, tout en restant membre de l’équipe technique.

Avec le soutien d’Alexandre Bardenet, qui a atteint les demi-finales en Géorgie le samedi, et de Yannick Borel, éliminé en quart de finale, le champion olympique en titre a critiqué le manque de changements pour redresser l’escrime française. « Nous sommes en route vers l’échec, » a déclaré Cannone la semaine dernière dans L’Equipe, accompagné des deux autres escrimeurs. « Nous ne pouvons pas continuer avec Hugues dans le projet olympique et un directeur technique national qui le soutient. »

Cannone a acquis sa qualification pour les Jeux Olympiques.

« Pano », le surnom inspiré de Peter Pan qu’il a reçu lorsqu’il a rejoint l’équipe de France, a démontré ses compétences standard sur la piste: des touches avec le pied et le gant, qui sont devenues sa signature, et diverses esquives. En remportant la compétition à Tbilissi samedi, la dernière étape de la Coupe du Monde décisive pour les épéistes français, il confirme sa participation aux Jeux Olympiques de Paris. Il défendra à domicile le titre qu’il a obtenu en 2021 au Japon, presque de façon inattendue : Remplaçant un mois avant les Jeux et classé 47e mondial, il n’a été sélectionné qu’en raison de l’exclusion d’un autre athlète pour avoir été contrôlé positif à un diurétique.

Alexandre Bardenet et Yannick Borel, qui se sont placés parmi les meilleurs Français samedi et sont solidement ancrés dans le top 10 mondial, devraient rejoindre leur camarade « Pano » à Paris en 2024. Même si leur choix doit encore être confirmé par une commission future, il est difficile d’imaginer qu’ils soient écartés, à moins que l’escrime française ne sombre davantage dans la crise. Dimanche, le tournoi par équipe à Tbilissi pourrait aider les Français à surmonter le différend Obry, qui n’a pas fait le voyage en Géorgie, mais reste au sein de l’équipe pour encadrer les plus jeunes.