La réaction de Moscou face aux affirmations du Comité international olympique (CIO) le mardi 19 mars était anticipée et elle a été électrisante. La diplomatie russe, le mercredi matin 20 mars, a réprimandé l’organisation basée à Lausanne (Suisse), l’accusant de glisser vers le racisme et le néonazisme. Ces remarques, d’une intensité sans commune mesure, étaient une réponse aux critiques émises la veille par le CIO sur la « politisation du sport » par la Russie à travers la tenue des Jeux de l’amitié. Il s’agit d’une compétition qui rivalise avec les Jeux olympiques (JO) et que Moscou souhaite ressusciter en septembre.
Mardi, le CIO l’a dénoncée comme une « tentative cynique » d’utiliser les sportifs « comme des pions de la propagande politique ». Cette critique n’a pas été bien reçue par Dmitri Peskov. Le porte-parole du Kremlin a accusé le CIO, mercredi, de « détruire l’idéal olympique » et d' »entraver les intérêts des athlètes olympiques ». Par ailleurs, la Russie a déclaré être « scandalisée par les conditions discriminatoires sans précédent imposées par le CIO aux athlètes russes », suite à de nouvelles restrictions imposées par Lausanne la veille.
Le mardi dernier, le dirigeant du sport international a effectivement interdit les athlètes russes et biélorusses de déambuler avec leurs délégations sur la Seine lors de l’inauguration des Jeux Olympiques à Paris. Cette décision intervient moins de deux semaines après que l’IPC a pris une décision similaire pour la cérémonie paralympique. De plus, il a mis en place une série de précautions pour garantir l’indépendance des victoires des deux pays. Un comité de vérification constitué de trois membres du CIO sera en charge de confirmer l’éligibilité des athlètes qualifiés, et les médailles gagnées ne seront pas intégrées au classement général des nations, le baromètre du pouvoir sportif des pays. Un drapeau et un hymne indépendants seront utilisés pour les champions et ceux atteignant le podium.
Ces limitations supplémentaires viennent renforcer le cadre de neutralité établi par le CIO au début de décembre 2023. Ceci est une condition essentielle pour la participation des Russes et des Biélorusses aux Olympiades, à condition qu’ils n’aient pas soutenu la guerre en Ukraine, ou n’aient pas de liens avec l’armée. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, s’est exprimée en réponse à l’annonce des décisions par le CIO, qualifiant leur décision de « illégale, injuste et inacceptable ».
« Un signe puissant »
Depuis l’exclusion de la Russie suite à son infiltration en Ukraine fin février 2022, les liens entre Lausanne et Moscou ont pris un tournant conflictuel ces deux derniers jours. Thomas Bach, le président du CIO, a déclaré dans une interview au Monde, publiée le 18 mars, que « l’hostilité du gouvernement russe envers le CIO, les Jeux Olympiques et lui-même s’intensifie jour après jour ». « Les accusations vont de ‘fasciste’ à ‘destructeur des Jeux Olympiques et du mouvement olympique' », a précisé l’ancien escrimeur, questionné sur le vocabulaire utilisé.
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