Le 23 mars, à Lyon, le match amical France-Allemagne ne sera pas décidé par des tirs au but. Cependant, il est à espérer que l’équipe française aura amélioré cette compétence pour l’Euro de football (14 juin-14 juillet), après avoir échoué lors des derniers tournois internationaux contre la Suisse en 2021 et l’Argentine en 2022.
Un débat a eu lieu entre l’entraîneur Didier Deschamps et le directeur technique national Hubert Fournier. Fournier a conseillé une stratégie spécifique, que Deschamps a estimé être mal placée ou même irrespectueuse.
Ce conflit illustre les diffcultés de la méthode instaurée en 1970 et malheureusement inaugurée lors de la Coupe du Monde par la France lors du match tragique contre l’Allemagne en 1982.
La vieille école soutient que les tirs au but sont une « loterie », souvent déterminée par la chance ou des facteurs incontrôlables, en particulier parce qu’on ne peut pas simuler la pression réelle lors des entraînements. « C’est une bataille entre le tireur et le gardien, » a déclaré Deschamps en défense. « Ce n’est pas que je pense qu’on ne peut pas s’entraîner pour cela. »
Il conclut en disant qu’un peu de préparation mentale ne peut-être que bénéfique.
Les contemporains n’interprètent pas la séquence décisive comme un événement dramatique où chaque individu fait face à son sort, une perspective romantique qui résiste mal à l’analyse. Il est indéniable que le succès – un mot qui, dans le monde du football, signifie un mélange de chance et d’efficacité – joue un rôle, mais le fait que certaines équipes s’en sortent beaucoup mieux que d’autres est révélateur. Plus particulièrement s’il s’agit de ceux qui ont préparé l’événement.
L’objectif n’est pas simplement de laisser le sort décider : c’était la technique utilisée avant l’introduction des tirs au but, qui a propulsé l’Italie en finale de l’Euro 1968 au détriment de l’URSS par exemple. Les chiffres ont déjà prouvé qu’il est préférable de tirer en premier, en mettant le meilleur tireur en tête de la liste. Connaître les habitudes des joueurs n’est pas une solution miracle, mais c’est un atout précieux. On sait également quelles zones du cadre sont les plus redoutables pour les gardiens.
La séance nécessite des compétences spécifiques, que ce soit sur la ligne de but ou à partir du point de pénalité. L’objectif du travail des équipes qui traquent partout aujourd’hui les moindres « avantages marginaux » est de mettre davantage de chances de leur côté.
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