Sujets couverts
Peng Shuai, ex-championne WTA, est toujours disparue. Le président de la WTA, Steve Simon, demande que la lumière soit faite sur cette affaire et menace la Chine d’exclusion du tennis féminin.
Peng Shuai, l’ex-championne WTA en double, vainqueur de Wimbledon (2013) et de Roland Garros (2014), n’est plus sur le court depuis février 2020.
La sportive avait en effet publié une tribune sur Weibo (réseau social chinois) le 2 novembre, dénonçant l’ancien vice-premier ministre Zhang Gaoli, l’accusant de l’avoir forcée à avoir une relation non consentie en 2017.
Le message a été éliminé peu après par les autorités gouvernementales et le mot « tennis » a été temporairement supprimé des recherches. Depuis lors, on n’a plus entendu parler de Shuai.
Interrogés à plusieurs reprises sur cette affaire, les porte-paroles du ministère chinois des affaires étrangères ont déclaré qu’ils n’en savaient rien et qu’ils ne feraient aucun commentaire, affirmant qu’il ne s’agissait pas d’une question diplomatique.
Le président de la WTA, Steve Simon, a exprimé son soutien à l’athlète chinoise, allant jusqu’à menacer le gouvernement de Pékin de retirer ses activités de Chine.
La WTA, qui régit le tennis féminin, a en effet programmé 10 événements en Chine pour 2022, pour des dizaines de millions de dollars, mais il est prêt à les retirer.
« Nous sommes tout à fait prêts à retirer nos activités et à faire face à toutes les complications qui en découlent, parce que c’est plus important que les affaires », a déclaré le patron du tennis féminin
Il a aussi demandé une enquête indépendante pour faire la lumière sur cette affaire.
« Les femmes doivent être respectées et non censurées ».
Les Nations unies ont également interrogé la Chine sur l’endroit où se trouve la joueuse et sur son état de santé.
« Il serait important d’avoir la preuve qu’elle va bien et, en outre, nous aimerions qu’il y ait une enquête transparente sur les allégations d’agression sexuelle de Peng Shuai », a déclaré aux journalistes à Genève la porte-parole du Bureau des droits de l’homme des Nations unies, Liz Throssell.
Même le Quai d’Orsay a fait part ce vendredi de sa « préoccupation ».
Le diffuseur international chinois CGTN a publié sur Twitter une capture d’écran d’un e-mail attribué à Peng Shuai que la tenniswoman aurait envoyé à la WTA.
Dans le texte, la femme aurait affirmé que « les informations, notamment concernant l’accusation d’agression sexuelle, sont fausses. Je ne suis ni disparue ni en danger. J’étais juste au repos chez moi, tout va bien. Merci encore d’avoir pris de mes nouvelles ».
La WTA elle-même a immédiatement mis en doute l’authenticité de ces propos.
Steve Simon, dans une déclaration publiée mercredi soir, a déclaré que « le communiqué publié aujourd’hui par les médias officiels chinois concernant Peng Shuai ne fait qu’augmenter mon inquiétude quant à sa sécurité et sa localisation ».
« J’ai du mal à croire que Peng Shuai ait effectivement écrit l’email que nous avons reçu et qu’elle puisse penser les mots qui lui sont attribués », a-t-il ajouté.
Il a aussi répété à CNN qu’il ne croit pas que cette communication soit la vérité :
« Je ne crois pas du tout que ce soit la vérité. Si elle a été contrainte de l’écrire, si quelqu’un l’a écrit pour elle, nous ne le savons pas […], mais tant que nous ne lui aurons pas parlé en personne nous ne serons pas rassurés ».
Ce n’est pas la première fois que la Chine est accusée d’avoir propagé des aveux forcés de suspects sur les médias publics.
Pensez que la Grande-Bretagne a retiré la licence de la chaîne CGTN pour avoir diffusé une fausse confession attribuée à un citoyen britannique arrêté en Chine.
« Les dernières déclarations de Peng Shuai, publiées par un média public, ne doivent pas être prises pour argent comptant », a déclaré William Nee, de l’association Défenseurs des droits de l’Homme en Chine.
« Le gouvernement chinois a une longue expérience consistant à détenir arbitrairement des gens impliqués dans des affaires controversées, à les empêcher de parler librement et à les contraindre à des déclarations publiques », a-t-il continué dans un communiqué.
Ces derniers jours, plusieurs joueurs de tennis, dont Naomi Osaka et Serena Williams, ont exprimé leur solidarité et demandé des éclaircissements sur le sort de Peng Shuai.
La star mondiale du tennis Serena Williams a déclaré jeudi qu’elle était « dévastée et choquée » par la situation du joueuse chinoise Peng Shuai.
« J’espère qu’elle est en sécurité et qu’elle va être retrouvée le plus vite possible. Ça doit faire l’objet d’une enquête et nous ne devons pas rester silencieux » a-t-elle ajouté.
Le profil social de Naomi Osaka a été occulté en Chine.
La Chine est aussi sous pression sur un certain nombre de questions relatives aux droits de l’homme, suite aux appels croissants au boycott des Jeux olympiques d’hiver de Pékin 2022.
Cependant, le Comité international olympique, interrogé par l’AFP, a refusé de commenter la situation.
« L’expérience montre qu’une diplomatie discrète offre la meilleure chance de trouver une solution à des questions de telle nature », a affirmé un porte-parole.
Après le football, le Basket est sans aucun doute l’un des sports les plus prisés et les plus suivis du monde. Bientôt, on assistera à la 19e édition du championnat mondial masculin du basket, un événement qu’aucun amateur de ce sport ne ratera. Si vous en faites partie, lisez cet article jusqu’au bout. Nous y mentionnerons toutes les informations nécessaires pour pouvoir suivre les matchs en direct.