Dans le cadre d’un reportage diffusé jeudi soir sur France 2, Complément d’enquête est revenu sur les dessous de l’affaire Lance Armstrong, sa carrière et ses pratiques dopantes.
Parmi les moments forts de l’enquête, le témoignage de Tyler Hamilton. Coéquipier du Texan pendant sa carrière, l’ancien coureur américain a déjà tout déballé dans un livre, mais c’était la première fois qu’il s’exprimait devant les caméras d’une chaîne de télévision française. Aujourd’hui à la retraite, l’homme de 42 ans a ainsi convié les journalistes de France Télévisions à le rejoindre dans une chambre d’hôtel. Le but ? Expliquer au grand public comment l’équipe américaine de l’US Postal transformait le lieu en une salle de shoot, avant une étape du Tour de France.
Des cintres pour se doper
La démonstration de Tyler Hamilton est édifiante. « On fermait tout. Là (il montre la télévision, le miroir), comme il pouvait y avoir des caméras, on les recouvrait (avec une couverture, ndlr). Ce n’est pas moi qui m’en occupais. C’était les médecins, Johan Bruyneel (le manager de l’équipe), a-t-il lâché sur France 2. La règle n°1 était d’éteindre son portable et de le laisser dans un tiroir. On avait peur d’être écoutés par les policiers. C’est ce qu’ils nous disaient. C’était dans le règlement. On devait faire très attention. »
Pour étayer sa démonstration, Tyler Hamilton a évoqué dans le détail la manière dont toute l’équipe se dopait dans les chambres d’hôtel. Selon lui, les coureurs prenaient des cintres, qui étaient installés sur des clous utilisés habituellement pour les tableaux, une astuce pour accrocher les perfusions de sang et patienter sur un fauteuil installé à côté. Pour l’ex-partenaire de Lance Armstrong, cela durait « 20 minutes », le temps nécessaire pour permettre à tous de se réinjecter son propre sang. Avant de repartir sur les routes de la grande boucle. Ni vu ni connu.
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