Encore peu de vaccins parmi les professionnels de la santé en France. Comment résoudre le dilemme?
Le vaccin AstraZeneca est peu utilisé par les soignants, mais les contaminations continuent d’augmenter; il est donc nécessaire d’imposer au personnel de se protéger.
Le dilemme du vaccin AstraZeneca
Olivier Véran, lors d’une conférence de presse, se montre optimiste quant aux vaccinations du personnel sanitaire, mais le vaccin d’AstraZeneca suscite encore de la méfiance. Le ministre de la santé est prêt à solliciter par une lettre tous les soignants du pays pour les encourager dans la vaccination; au cas où cela ne suffirait pas, on évalue même des mesures plus strictes, comme rendre le vaccin obligatoire.
Selon le ministère de la santé, seuls 25 % des doses du vaccin du groupe AstraZeneca ont été utilisées ces derniers jours en raison de la non-utilisation des stocks par le personnel de santé des hôpitaux. Cette situation est inacceptable et insoutenable, car en France, de nombreuses personnes sont contaminées à l’hôpital.
Bruno Pozzetto, chef du département de virologie du CHU de Saint-Étienne (Loire) et membre du Conseil supérieur de la santé publique (HSCP) se déclare favorable à la généralisation du vaccin, mais admet également qu’il est difficile de convaincre les personnes de le faire, Parce que ce n’est pas quelque chose auquel elles sont habituées. Il existe cependant plusieurs critères, notamment la gravité du virus, ses risques et la facilité à s’infecter et à le transmettre aux autres. Pour cela, la première action la plus intuitive serait d’imposer le vaccin en premier lieu aux professionnels de la santé.
L’hésitation à l’égard du vaccin semble être plus répandue dans certaines catégories de soignants. Il semble que environ 60% ont déclaré leur volonté de se soumettre au vaccin, avec de fortes nuances chez les aides-soignants (30%), les infirmiers (47%) et les médecins (82%).
Que dire des soignants qui refusent de se vacciner?
Au milieu d’une situation pandémique aussi grave que celle dans laquelle nous nous trouvons, ce qui est le plus important, c’est le maintien du système d’assistance aux malades et aux personnes infectées. On risque, ainsi, de perdre les soignants. On en déduit que dans ce cas, rendre le vaccin obligatoire deviendrait un choix politique basé sur des critères plus complexes.
Dans les maisons de retraite et les unités de soins de longue durée, moins de 200.000 professionnels ont reçu au moins une dose de vaccin, ce qui correspond à 42% de la population active. Ces chiffres ne sont absolument pas suffisants, comme l’affirme Véran. L’imposition du vaccin à tous les soignants a été mentionnée au Conseil des ministres, mais aucune décision n’a encore été prise.
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