D’après une étude récente, près d’un enfant sur trois âgé de moins de trois ans mange devant un écran, ce qui serait responsable, en partie, de troubles alimentaires.
L’étude, publiée mardi, a été réalisée par le Syndicat français des aliments de l’enfance (SFAE) qui regroupe des industriels producteurs d’aliments pour jeunes enfants (laits pour bébé, aliments en pots ou plats préparés, etc.), comme Nestlé ou Blédina.
Elle a été élaborée notamment à partir d’une enquête menée avec TNS Sofres, auprès de 1.188 mères d’enfants ayant entre 15 jours et 3 ans et « représentatives » d’une partie seulement de la population française puisque que les parents « en grande précarité » ont été écartés du sondage.
Il ressort notamment que « 15% des bébés de quinze jours à trois mois mangent déjà devant une distraction », à savoir une télévision ou un autre écran. Ce phénomène augmente avec l’âge et, au total, 29% des enfants de 0 à 3 ans mangent devant un écran.
« Outre l’altération de la convivialité des repas, si importante à cet âge, la télévision à table a des répercussions du point de vue alimentaire », commente pour cette étude le pédiatre Alain Bocquet.
Un enfant qui mange devant la télévision consomme plus car il avale machinalement sans savourer son repas et sans se rendre compte des quantités absorbées, explique le spécialiste, cité par le SFAE.
Parallèlement, l’étude note un recul de l’âge où les premiers « repas complets », sans biberon de lait, sont introduits chez l’enfant. C’est aujourd’hui en moyenne à 10 mois, soit deux mois plus tard qu’en 2005, date d’une précédente étude comparable du SFAE.
L’introduction des premiers morceaux dans les plats est également « relativement tardive », à 12 mois en moyenne.
Or, « on sait que les enfants qui ne commencent l’alimentation grossièrement mixée qu’à partir de 10 mois sont plus difficiles et refusent d’élargir leur palette alimentaire », précise le Dr Bocquet qui juge que, dès 9 mois, un « enfant peut commencer à prendre lui-même des petits morceaux dans son assiette. »
La SFAE indique en outre avoir relevé avec cette étude une « rupture » alimentaire vers les 12 mois, en gros au moment de « l’acquisition de la marche ». L’enfant est désormais considéré comme un « adulte miniature » et on commence à donner les mêmes aliments que pour les plus grands.
Avant cet âge, l’étude relève que 46% des mères donnent le sein à leur bébé lorsque celui-ci a entre 15 jours et 3 mois. Ensuite, la part des femmes qui allaitent chute. Seulement 16% des mères allaitent les enfants âgés de 8 à 11 mois.
La proportion des femmes allaitantes reste, en France, bien inférieure à celle affichée par les pays nordiques, mais l’écart se resserre, affirme l’étude.
Les enfants qui ont été nourris au sein « semblent » d’ailleurs être moins sujets aux « néophobies alimentaires » -terme désignant le refus des aliments nouveaux- et acceptent plus facilement viande, poisson, oeufs et fruits.
« La recherche scientifique tend à démontrer que l’enfant qui a allaité sera plus facilement familiarisé avec différents goûts selon la variété des aliments consommés par sa maman, pendant la grossesse et l’allaitement », souligne le Dr Bocquet, responsable nutrition au sein de l’association de pédiatres Afpa.
Ce dernier, toujours cité par le SFAE, déplore en outre que « près de la moitié des mamans n’insistent pas quand l’enfant refuse un aliment, alors qu’il est actuellement bien démontré qu’il faut persévérer en proposant de nouvelles fois, encore et encore, l’aliment refusé, dans le calme et dans une ambiance conviviale ».
« La palette alimentaire se construit très tôt et, pour beaucoup d’enfants, il faudra jusqu’à 8 présentations d’un aliment initialement rejeté pour qu’ils finissent par l’apprécier », ajoute le pédiatre.
Avec AFP.
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