La croissance des attaques sur les plates-formes mobiles (smartphones et tablettes) est au centre des discussions des 12èmes Assises de la sécurité qui se tient actuellement à Monaco.
Un millier d’experts en sécurité informatique se retrouvent actuellement à Monaco pour ces Assises. Cette année, les enjeux des discussions sont essentiellement orientés vers les risques d’intrusions liés à l’utilisation de terminaux mobiles.
Laurent Heslault, directeur des stratégies sécurité chez Symantec, explique que 57% des utilisateurs de smartphones et de tablettes affirment avoir déjà reçu des messages les invitant à cliquer sur un lien ou à appeler une messagerie vocale. Il rappelle que dans la plupart des cas, ce type d’attaque est lié à l’installation d’une application infectée. Une fois l’application installée, le cybercriminel peut ainsi géolocaliser sa victime pour lui envoyer de la publicité ou l’inviter à composer des numéros surtaxés.
Mais l’infection par ces malwares peut également avoir lieu lors de la consultation de sites internet depuis son téléphone ou sa tablette. Ainsi, du code malicieux inséré dans une page non sécurisée ou par le biais d’un site de phishing, permettra par exemple de récupérer les contacts du téléphone ou bien encore les mots de passe de l’utilisateur. « Il y a des choses très simples à respecter, comme mettre des mots de passe sur ses terminaux, ne pas ouvrir de pièces jointes venant d’une personne non identifiée, faire attention en téléchargeant des applis, en se méfiant par exemple de celles qui ont été peu téléchargées » explique Edouard Jeanson, responsable sécurité chez Sogeti.
Android victime de 100 000 attaques depuis 2012
La société Trend Micro affirme que les attaques sur les plate-formes mobiles connaît une croissance « exponentielle » du fait des consultations de sites web toujours plus nombreuses sur mobiles. « Pour la seule plateforme Android (système d’exploitation de Google), on a recensé depuis début 2012 à peu près 100 000 attaques de tout type » affirme Johanne Ulloa experte de cette société, ajoutant que « c’est donc un véritable eldorado pour les cybercriminels ».
« Les plateformes sont plutôt en retard et comportent beaucoup de vulnérabilités. Apple s’en sort bien, BlackBerry a un niveau correct de sécurité, mais chez Android, il est difficile de corriger les failles » poursuit Sylvain Gil, de la société Imperva, qui estime que malheureusement, « il n’y a pas grand-chose à faire et il va falloir plusieurs années pour disposer de vraies solutions. Le problème des antivirus, c’est qu’ils protègent des virus d’hier, pas d’aujourd’hui et encore moins de demain, car le temps qu’on les développe, les cybercriminels sont déjà passés à autre chose ».
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