Sujets couverts
Né en 1954 et mort le 5 mars 2013, Hugo Chavez était un homme politique, et ancien militaire, président du Venezuela de 1999 à 2012. Rarement dans l’histoire contemporaine, un président n’aura suscité autant la controverse. Mais qui était-il véritablement ? Qu’a-t-il apporté à ce pays d’Amérique latine ?
Un plébiscite incontestable
Le 4 février 1992 Hugo Chavez, alors lieutenant-colonel dans l’armée, tente un coup d’Etat contre le président Carlos Andrés Pérez qui avait mené une répression sanglante lors de manifestations, et qui appliquait une politique économique et sociale ultralibérale. Ce fut un échec et Hugo Chavez fut emprisonné pendant deux ans.
Hugo Chavez, avec le parti Mouvement Cinquième République (MVR), parvient à accéder au pouvoir en 1998 en remportant 56 % des voix lors de la présidentielle avec un programme d’idéologie socialiste, qui constituera d’ailleurs un record de voix dans l’histoire de la démocratie vénézuélienne.
Création de la constitution bolivarienne
Dès l’année 1999, il lance alors un vaste programme de réformes des institutions du pays en créant notamment une nouvelle constitution, instaurant la 5ème République, qui sera approuvée par référendum à 72 %. Cette constitution instaure de nouveaux droits au peuple vénézuéliens, comme la gratuité de l’éducation, dont l’enseignement supérieur, une couverture médicale gratuite et de qualité pour tous, ou encore le droit des minorités d’avoir leur propre langue et religion. De plus, cette constitution offre au peuple la possibilité de révoquer par référendum n’importe quel fonctionnaire d’Etat, dont le président de la République.
Des élections législatives et présidentielles sont organisées en 2000, Hugo Chavez et son parti les remportent de nouveau. Le président est réélu avec 59,5 % des voix et son parti, le MVR, remporte 93 des 165 sièges de l’assemblée.
Des réformes économiques de fond
Fort de ses succès électoraux et du soutien du peuple, Hugo Chavez met alors en place un vaste programme de réformes économiques s’appuyant, en partie, sur l’idéologie socialiste. Fervent anti-libéral et anti-impérialiste, Hugo Chavez était un admirateur de Simon Bolivar, surnommé le Libertador pour son combat pour l’émancipation des colonies espagnoles en Amérique du Sud dès les années 1810.
Il décide en effet de nationaliser les Latifundios, appartenant à de riches propriétaires terriens, pour ensuite redistribuer les terres agricoles à des coopératives d’agriculteurs qui en assurent la gestion. Bien que l’efficacité de mode de fonctionnement ne soit pas toujours des plus efficace, le Venezuela étant toujours très dépendant des importations, il permettra à de nombreux paysans de pouvoir survivre.
La manne pétrolière
L’industrie pétrolière, nationalisée par le gouvernement de Carlos Andrés Pérez en 1976 et gérée par la PDVSA (Petróleos de Venezuela SA), apporte une manne financière conséquente, notamment avec l’augmentation grandissante du prix du baril, au président Chavez lui permettant de mettre en oeuvre ses réformes sociales et économiques. Le Venezuela disposerait des plus grosses réserves mondiales de pétrole devant l’Arabie Saoudite, bien qu’il ne soit que le quatrième exportateur mondial. Le secteur pétrolier représentait en 2007, 90 % des exportations du pays.
Alors que de nombreux analystes contestent de nombreux chiffres, il apparaît selon le Center for Economic and Policy Research (CEPR), centre de recherche économique basé à Washington, que la pauvreté a profondément baissé depuis l’accession au pouvoir de Hugo Chavez. Ainsi, le taux de pauvreté est passé de 54 % des ménages en 2003 à 26 % en 2008, tandis que la pauvreté dite extrême chutait de 72 %. D’autre part, les décès dus à la malnutrition ont drastiquement baissé de 50 %, grâce en grande partie à la création du programme alimentaire scolaire qui permet aux écoliers de manger gratuitement au cours de la journée.
La dette publique a fortement chuté passant de 30,7 % du PIB à 14,3 % entre 1998 et 2007, tout comme le taux de chômage qui atteignait 11, 3 % en 1998 et 7,8 % en 2008.
Un président controversé
Figure de proue internationale de l’anti-américanisme et de l’anti-impérialisme, Hugo Chavez s’est fait de nombreux ennemis tout au long de sa présidence. Les nationalisations dans le pays, dans les domaines de l’agriculture et de l’industrie, et les forts taux d’impositions appliqués dès 2007, ont en effet obligé de nombreux investisseurs étrangers, notamment américain mais aussi européens, à quitter le pays et bien souvent, à y laisser leur argent. Des entreprises comme Exxon Mobil ont en effet été dans l’obligation de partir du Venezuela.
Les nationalisations de certaines chaînes de télévision ont été vivement critiquées par de nombreux observateurs et par l’opposition. Le « Commandante » y avait ces habitudes et pouvait rester des heures à parler à son peuple pour vanter les bienfaits de sa révolution citoyenne. Au total, ses représentations auraient représenté près de 2000 interventions entre 1999 et 2010, soit l’équivalent 2 mois d’heures d’antenne. Tous les dimanches matin, Chavez animait en présence de ses ministres une émission dénommée : « Allo président ». D’où, les critiques nombreuses le qualifiant d’autoritaire.
Ami de longue date de Fidel Castro, la coopération économique ainsi que dans des domaines comme la santé et l’éducation lui ont également valu de nombreuses critiques, notamment de la part des américains. Il y a peu son soutien au président iranien Ahmadinejad, ainsi qu’au colonel Kadhafi, a véritablement fait bondir la communauté internationale. Son anti-impérialisme exacerbé a été et fera toujours l’objet de condamnations pour les défenseurs des libertés individuelles et des droits de l’Homme.
L’Amérique du Sud a vraiment perdu un très grand homme ! Et comme a pu le dire de ministre français de l’outre-mer, des « dictateurs » comme lui (comme l’assènent chaque jour les médias) on en voudrait plus sur la planète !
Ya pas beaucoup de dirigeants européens et nord-américains à être parvenus à réduire la dette de son pays comme il a pu le faire, et ne parlons même pas de la pauvreté et du chômage. De quoi les faire pâlir de honte !