La CGT est dans une situation défavorable suite à une condamnation de sept responsables et anciens dirigeants de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière (FNAF). Le 31 octobre, la 15e chambre correctionnelle du tribunal de Bobigny a rendu son verdict dans un cas de détournements de fonds. Julien Huck, le secrétaire général actuel de cette organisation et son père Alfred, qui a occupé le même poste pendant plus de vingt ans, ont été les plus sévèrement punis avec une peine de douze mois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité. Cette décision a jeté une ombre sur les accusés ainsi que leur syndicat, ravivant les interrogations persistantes concernant le financement des acteurs sociaux.
Le cas a été déclenché suite à une dénonciation par un ancien membre de la FNAF-CGT, Johnny Neto, au parquet de Bobigny en juin 2018. Dans sa lettre adressée au procureur de la République, Johnny Neto dénonce des agissements qu’il juge non conforme à son idée du militantisme. Il décrit un « clan familial » composé des Huck, père et fils, accompagnés de leurs partenaires respectives, qui auraient pillé la fédération pour leur bénéfice personnel. Il accuse également certains de leurs camarades d’avoir profité de ces largesses. « Dérapages mafieux » a noté Me Cédric Alépée, un des avocats de M. Neto, lors du procès qui s’est déroulé les 20 et 21 septembre.
Les discussions lors de l’audience pénale se sont principalement centrées sur deux infractions présumées. La première fait référence à l’acquisition d’un bien immobilier à Montreuil (Seine-Saint-Denis) en 2015 par un collaborateur de la FNAF, pour un montant légèrement supérieur à 400 000 euros. Pendant environ trois ans, Julien Huck et sa partenaire ont bénéficié de l’utilisation gratuite de cette résidence, qui n’a pas été déclarée comme avantage en nature.
Aujourd’hui, le tribunal qualifie cette action de « détournement de confiance », entraînant des dommages (pour l’organisation propriétaire) dus à l’absence de paiement de loyer. Cependant, l’achat du bien immobilier n’était pas en soi illégal, car il n’a pas occasionné de perte, selon le tribunal : au contraire, l’opération peut être perçue comme profitable, puisque la valeur de la propriété a augmenté.
La deuxième accusation concerne le paiement d’indemnités à Alfred Huck et à deux anciens dirigeants de la FNAF. Ces « allocations », qui varient entre 37 000 et 98 000 euros, en fonction des bénéficiaires, de 2015 à 2019, ont servi à compenser ces trois hommes qui ont continué à aider leur organisation après leur départ à la retraite.
Pour découvrir le reste de cet article, il vous faut être abonné. Le reste de ce texte n’est accessible qu’aux abonnés.
Laisser un commentaire