François-Xavier Bieuville, le préfet de Mayotte, s’est exprimé de manière extensive à travers diverses conférences de sécurité et interventions dans les médias locaux au cours de la journée du 24 octobre. Son message central était que les premiers signes de restauration de la paix civile étaient déjà visibles. Il a souligné une réduction de 5,8% de la délinquance générale entre janvier et octobre, comparée à la même période en 2023. Le préfet attribue cette amélioration à une diminution des actes de violence sur l’île. Il a cependant admis que les attaques contre les bus scolaires restent un problème malgré une diminution de 7%.
En revanche, Yann Le Bris, le procureur de la République de Mayotte, interrogé par Le Monde, a refusé de commenter les statistiques avancées par le préfet. Il a noté que l’activité judiciaire reste intense, comme en témoigne le taux de surpopulation carcérale de 240% avec 674 détenus à ce jour.
La procureure générale de la cour d’appel de La Réunion et de Mayotte, Fabienne Atzori, était également sceptique quant à ces chiffres. Selon elle, ils ne correspondent pas à la réalité observée par l’autorité judiciaire, notamment à la lumière des statistiques du parquet de Mamoudzou. Elle a également exprimé ses doutes concernant l’influence de facteurs temporaires et fait part de ses préoccupations quant à la possible lassitude des habitants pour déposer des plaintes.
Une partie de la population de Mayotte reste sceptique et incrédule face à la diminution de 5,8% du taux de criminalité. Cette attitude s’explique par l’émergence récente de deux cas de violences choquants sur l’île. Le premier incident concerne le meurtre d’un fermier de 63 ans le 19 octobre à Passamaïnty, commis par trois assaillants masqués. La deuxième affaire a eu lieu le 11 octobre à Koungou où une conductrice a été menacée avec une machette pour lui dérober son téléphone mobile. L’attaque a été enregistrée et publiée sur les médias sociaux. En guise de solidarité envers la victime, le Collectif des citoyens de Mayotte 2018 a réagi en bloquant le bureau des étrangers de la préfecture de Mamoudzou. Ils font un lien entre les processus de régularisation des immigrants illégaux et l’augmentation de la violence. Le reste de l’article, qui représente 58.72%, est disponible uniquement pour les abonnés.
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