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Réforme arrêts maladie : arguments discutés

Les rapports entre le gouvernement de Michel Barnier et les syndicats des travailleurs de l’État ne sont pas particulièrement positifs. Suite à l’annonce faite le dimanche 27 octobre concernant le durcissement des conditions d’indemnisation des congés de maladie pour les employés publics, ces relations sont devenues encore plus tendues. Le gouvernement actuel fait face à des critiques pour avoir pris des décisions perçues comme injustes et discriminatoires. De plus, leur efficacité est également remise en question, étant donné que l’un des objectifs principaux est de s’attaquer à la problématique sensible des absences.

Dans cette controverse prévisible, où réapparait le stéréotype du bureaucrate paresseux, les termes utilisés ont presque autant de poids que les mesures prises. Guillaume Kasbarian, le ministre de la fonction publique, déclare, dans une interview au Figaro publiée lundi, avoir identifié une « urgence », alors que les finances nationales sont fortement déficitaires : « La lutte contre l’absentéisme » parmi les quelque 5,7 millions de personnes travaillant pour l’Etat, les collectivités territoriales et les hôpitaux.

Selon M. Kasbarian, il ne faut pas permettre à ce phénomène de « dériver », ce qui se traduit, entre autres, par un « écart » croissant entre le secteur public et le privé. Ainsi, par exemple, en 2022, le nombre moyen de jours d’arrêts maladie était de 14,5 dans le secteur public, comparé à 11,7 dans le secteur privé, une différence qui était moins évidente il y a trois ans. Le coût total de ces absences pour l’ensemble des employeurs publics s’élève à 15,1 milliards d’euros (toujours en 2022), selon un calcul effectué par les inspections générales des finances (IGF) et des affaires sociales (IGAS) dans un rapport publié début septembre.

« C’est un sujet complexe ».

M. Kasbarian souligne la nécessité de deux « mesures de responsabilité ». Premièrement, l’extension de la « période de carence », pendant laquelle les employés du service public ne perçoivent aucune indemnité, de un à trois jours. En second lieu, après cette période de trois jours, l’employé serait couvert à 90% de son salaire (par rapport à 100% actuellement). Ces modifications, qui cherchent à harmoniser le secteur public avec les pratiques du secteur privé, pourraient générer des économies de 1,2 milliard d’euros par an.

M. Kasbarian propose également de se concentrer sur d’autres aspects, y compris l’amélioration de la qualité de vie au travail. Cependant, ce point a été abordé rapidement, malgré son importance. Selon un rapport conjoint de l’IGF-IGAS, 95% des « différences de taux d’absentéisme » entre le secteur privé et le secteur public sont dues aux « caractéristiques » des employés et à leurs postes. Des facteurs tels que l’âge des travailleurs, qui est en moyenne plus élevé dans le public, sont déterminants, car le risque de problèmes de santé augmente avec l’âge. Le contact direct avec le public peut également affecter le taux d’absentéisme pour les soins de santé ou l’éducation, en particulier pendant les « épidémies saisonnières ».

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