Le mardi 22 octobre, Jérémie Iordanoff, le député écologiste de l’Isère, a été élu comme vice-président de l’Assemblée nationale. Désigné comme le seul candidat par le Nouveau Front populaire (NFP), il succède aux Républicains (LR), dont le poste était vacant après la nomination d’Annie Genevard au gouvernement. Cette élection marque une défaite majeure pour le « socle commun » (les quatre groupes au sein du gouvernement Barnier) qui est en désaccord et même en conflit. Lors du dernier tour de scrutin, où une majorité simple était suffisante, M. Iordanoff a recueilli 175 voix, contre 161 pour Virginie Duby-Muller (LR, Haute-Savoie). Avec 14 votes d’avance pour le NFP, qui ne compte actuellement que 192 sièges, c’est une victoire significative. Surtout quand on considère que la somme des groupes Ensemble pour la République (EPR, issu du parti présidentiel Renaissance, 95), LR (47), MoDem (36) et Horizons (33) dépasse de 19 sièges le total du NFP.
Après l’annonce du résultat, les tensions étaient palpables parmi les députés, bien qu’aucun affrontement physique n’ait eu lieu. La réaction de Philippe Gosselin (LR, Manche) en est un exemple frappant : « Avec des alliés comme ceux-là, nous n’avons pas besoin d’ennemis ! Attal a promis son soutien, mais soit il n’a pas tenu parole, soit son équipe ne le suit pas ! » Chez l’EPR, on insiste sur le fait que tous les efforts ont été faits pour contenir la victoire du NFP. Ils estiment que le MoDem et sa candidature « inutile » portent l’entière responsabilité de la situation. Les députés démocrates avaient présenté Christophe Blanchet (Calvados), qui s’est retiré lors du troisième tour.
Marc Fesneau, président du groupe MoDem et député de Loir-et-Cher, a exprimé sa frustration, parlant de façon froide et colère, ne constatant que leur candidat a reçu 69 voix au premier tour, presque le double du nombre de députés de son groupe. Au second tour, les 23 voix perdues n’ont pas été dirigées vers la candidature LR. Fesneau a souligné que les événements de la semaine dernière ont créé des tensions parmi les gens, surtout parmi Renaissance. Il ne s’agissait pas de rejeter la faute, mais d’admettre que les problèmes dans l’accord ont eu des conséquences.
Cet accord était l’entente scellée en juillet sur les postes clés de l’Assemblée nationale, entre le camp présidentiel et la droite. A ce moment-là, LR était loin d’un accord pour former un gouvernement avec les macronistes. Cependant, dès le 18 juillet, des élections ont eu lieu pour la présidence, le bureau et les présidences des commissions. Personne n’avait la majorité, mais une majorité simple était suffisante au troisième tour. Sur papier, le NFP avec ses 193 députés était le plus fort si personne ne formait une alliance à leur encontre. Cette perspective a poussé le bloc central et LR à conclure une entente visant à créer un front anti-NFP. Ils préféraient Yaël Braun-Pivet de Renaissance comme députée, plutôt qu’André Chassaigne du parti communiste.
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