Dans la course tendue pour le poste de secrétaire général de la Renaissance, chaque dispute résolue entre Elisabeth Borne et Gabriel Attal est considérée comme un triomphe. En se réfrainant de voter lors de la réunion du bureau exécutif du jeudi 10 octobre, visant à reporter leur congrès, qui aura lieu finalement les 23 et 24 novembre, les membres du parti présidentiel pensent avoir accompli l’essentiel. « Nous avons réussi à éviter à notre parti un dénouement conflictuel que certains pessimistes avaient prédit », déclare le porte-parole du parti, Loïc Signor.
Cependant, la décision a déçu Emmanuel Macron. Le président avait exprimé son désir de reporter les élections internes, peut-être jusqu’au début de 2025 ou même jusqu’à l’été, afin d’éviter que ses fidèles ne se divisent au milieu du débat budgétaire. Avant la réunion du bureau exécutif, un email avait été envoyé par la direction de Renaissance pour inciter les éventuels absents à donner une procuration, laissant supposer un vote sur le report qui n’aura finalement jamais eu lieu.
L’échec se superpose à une autre tentative vaine, également encouragée par le président de la République, à savoir parvenir à un consensus entre les deux adversaires pour répartir les rôles de direction du parti présidentiel. Depuis l’accession de M. Attal à la tête du groupe Ensemble pour la République (EPR) à l’Assemblée nationale en juillet, M. Macron est contre le fait que son ancien premier ministre cumule ce poste avec celui de secrétaire général de Renaissance. Selon lui, cette centralisation du pouvoir compromet l’intégrité de son parti. Cette fois, c’est Philippe Grangeon, ancien conseiller spécial, qui a repris l’initiative, agissant sur ordre, en réunissant les deux anciens Premiers ministres chez lui le 8 octobre, dans l’espoir de trouver une solution. Une fois de plus, sans réussite.
« Au suivant, la tempête. »
Au Palais de l’Élysée, on insiste que le chef d’État « ne s’implique pas dans des disputes partisanes », admettant simplement qu’il est « bien sûr préoccupé par l’unité du mouvement politique qu’il a lancé ». Cependant, dans l’équipe d’Elisabeth Borne, on se vante d’avoir le soutien du résident de la rue du Faubourg Saint-Honoré. Même s’il n’écrira pas pour la soutenir publiquement, il discute régulièrement avec elle et utilise ses contacts au sein du parti pour communiquer les vues présidentielles.
L’assemblée du jeudi 10 octobre a marqué le retour de Richard Ferrand, qui s’est exprimé au sujet d’un article d’opinion, qu’il a décrit comme « pas très spontané », publié par 62 présidents de l’assemblée départementale de Renaissance dans « L’Opinion » le 6 octobre. Ils ont plaidé pour que Gabriel Attal soit à la tête à la fois du groupe EPR et du parti. Cet article ne contient aucune mention explicite du chef de l’État, ce qui a provoqué une réaction de Ferrand, connu pour être un défenseur loyal du macronisme, et qui a généré de l’agacement chez les acolytes du président du groupe EPR. Cet article n’est qu’à moitié terminé. Les abonnés sont autorisés à lire la suite.
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