Eric Ciotti est pour le moment insubstituable, ont conclu les Républicains (LR) lors de leur réunion politique du mardi 15 octobre. Bien que Ciotti, le président démissionnaire originaire de Nice, ait été fortement incité à partir suite à l’annonce de son alliance avec le Rassemblement National (RN) le 11 juin, le parti a décidé de reporter sa succession. « Nous devons nous concentrer sur la remise sur pied du parti et préparer plus tard l’organisation d’une élection », a déclaré Michèle Tabarot, membre du bureau politique des LR.
Tabarot, députée des Alpes-Maritimes, a été nommée pour assurer l’intérim de la tête de LR aux côtés de François-Xavier Bellamy, député européen, Annie Genevard, ministre de l’agriculture, et Daniel Fasquelle, trésorier du parti. Leur mission commune est de gérer les affaires en cours jusqu’à ce qu’une date soit fixée pour une élection interne, probablement dans la première moitié de l’année 2025. Cependant, il n’y a pas de hâte. Daniel Fasquelle a souligné lors de la réunion que les finances du parti ne permettent pas l’organisation d’une élection dans les semaines à venir.
Avec la situation de Ciotti, les contributions des militants du parti ont chuté et de nombreux élus ont cessé de payer leurs cotisations. Face à cette urgence, la députée du Maine-et-Loire, Anne-Laure Blin, ajoute : « La priorité est de restructurer le parti, d’actualiser nos statuts et de garantir la transition jusqu’à la fin de l’année. »
Le déplacement de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, à la Maison de la chimie à Paris n’a pas été vain. Comme d’autres membres du bureau, il a reçu la nouvelle qu’une « mission exploratoire » serait attribuée à Laurent Wauquiez. Un autre membre du gouvernement présent, Othman Nasrou, considère cela comme une excellente nouvelle. « Nous avons besoin de l’implication de Laurent Wauquiez pour relancer notre parti », déclare le secrétaire d’Etat responsable de la citoyenneté et de la lutte contre la discrimination.
Cependant, M. Wauquiez, ancien président de LR (2017-2019), reste prudent et ne révèle pas son intention de reprendre la direction du parti prochainement. Selon son entourage, dans les prochaines semaines, le leader des parlementaires LR dirigera un groupe chargé de « proposer une refonte totale de [notre] mouvement ». « Tout est en discussion, mais il compte s’entourer de toutes les personnes qui souhaitent contribuer à ce travail», explique Mme Tabarot.
Aurélien Pradié, avec une pointe d’ironie, déclare: « Les groupes de discussion sont toujours bénéfiques ». Le 26 juin, le député du Lot s’est partiellement retiré. « Le parti peut être réformé, mais pas la marque », déclarait-il alors à La Dépêche du Midi. Nombreux jugent que la marque LR, « qui n’a jamais remporté une élection », est obsolète. D’autres législateurs observent un parti stagnant depuis quatre mois après l’affaire Ciotti. Sur WhatsApp, de jeunes militants regrettent recevoir plus de messages de l’Union des Droites pour la République (L’entité nouvellement formée par M. Ciotti) que de leur direction.
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