Était-ce une blessure par balle? Un tir de Flash-Ball des forces de l’ordre ? Une chute de moto, possible ? En Martinique, les spéculations se sont intensifiées sur les médias sociaux le lundi 7 octobre. Pendant de longues heures, une chose semblait indéniable : Rodrigue Petitot, le meneur du groupe qui a débuté un mouvement de protestation contre le coût élevé de la vie sur cette île des Antilles le 1er septembre, a été blessé le matin lors d’une opération de la police lors d’une manifestation.
« Nous confirmons que notre chef, Rodrigue Petitot, connu sous le nom de “le R”, a été poursuivi et blessé à la main et à la jambe », a déclaré ce groupe, le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), dans une déclaration, en omettant la cause de ces blessures. Le groupe, très actif sur les réseaux sociaux, a également condamné « la répression visant à mater ce mouvement populaire légitime ».
Il a finalement été révélé, plus tard dans la journée, que le chef du RPPRAC s’était blessé en grimpant une clôture pour fuir la police. Monsieur Petitot a été transporté aux urgences de l’hôpital universitaire de Martinique. La préfecture de la Martinique a rapporté que onze policiers avaient été blessés par des « jets de projectiles dangereux » et que cinq personnes avaient été arrêtées lors de cette action. La nuit suivante, quatre gendarmes ont été légèrement blessés par des tirs lors d’émeutes urbaines, selon les autorités.
« Anomalie politique »
Les discussions sur les événements de la journée précédente étaient toujours d’actualité le mardi. Au parking d’un supermarché à Lamentin, Gladys, une femme de 39 ans, affirme, « Je prie pour eux ». Cette maman de deux enfants a noué un ruban rouge à l’antenne de sa voiture, témoignant de son engagement pour la cause. Comme de nombreux habitants de la Martinique, cette femme dans la trentaine suit le progrès du mouvement sur TikTok. « Je les visionne tous les jours, » dit-elle passionnément. « Ils m’ont appris tellement de choses. »
Dans la lumière faiblissante de la fin d’après-midi, un homme solitaire attend dans sa voiture au parking du stade Pierre-Aliker à Fort-de-France. Il est devant le siège du RPPRAC, qui a servi de quartier général depuis le début des protestations. Une réunion du groupe est prévue, sans doute sans la présence des leaders qui ont choisi de se mettre à l’écart temporairement après une journée fatigante. « Je soutiens totalement ‘le R' » s’exclame Steeve, un chef d’équipe de 43 ans dans une entreprise industrielle et père de deux enfants. « Il parle avec logique et il n’est même pas rémunéré pour cela, » dit-il en exprimant son admiration.
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