Le groupe politique La France insoumise (LFI) a fait savoir le mardi 8 octobre qu’il avait exclu Hugo Prevost, député de l’Isère, suite à des allégations de nature sexuelle. Dans un communiqué, le groupe informe que le Comité de vigilance contre les violences sexistes et sexuelles (CVSS) de LFI avait mis la question à l’ordre du jour à la fin septembre 2024. Le cas concernait des actes graves de nature sexuelle qui auraient pu entraîner des infractions pénales, et qui étaient antérieurs à l’élection du député. Prevost, un ancien syndicaliste étudiant de 25 ans, a été élu pour la première fois en juillet 2024, battant l’ancien ministre macroniste Olivier Véran.
Après avoir entendu le député et examiné les éléments apportés par le CVSS, le groupe parlementaire a décidé lors de sa réunion du mardi d’exclure le député, une décision conforme aux principes de la charte signée par les candidats aux législatives. Cette charte engage les signataires à défendre les valeurs féministes et à lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Le groupe a tenu à préciser que cette décision ne saurait en aucun cas remplacer une décision de justice et a réaffirmé son engagement total dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.
LFI avait déjà été ébranlée fin 2022 par l’affaire Adrien Quatennens, un député condamné pour violences conjugales qui était revenu siéger à l’Assemblée nationale un mois seulement après sa condamnation. Bien que LFI l’ait exclu temporairement pendant quatre mois, plusieurs députées du mouvement avaient critiqué son retour.
Dans un long mémo, l’Union étudiante, que Hugo Prévost a co-fondé, a déclaré avoir reçu des « rapports » décrivant des « actes de harcèlement moral et sexuel, des modèles de prédation, des actes sexuels graves pénalement sanctionnables ». Ces actes se sont produits tout au long de 2020 jusqu’à 2024 et auraient même continué après le départ d’Hugo Prévost de l’équipe nationale en mars, selon l’organisation étudiante. Celle-ci condamne « un désir de domination sexuelle et politique sur les femmes ». De plus, « la plupart des actes étaient connus par certains depuis de nombreux mois, voire des années », a ajouté l’organisation. Elle appelle la justice à agir et pousse le député à « renoncer à son poste ».
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