Depuis qu’il a posé ses valises à Matignon, Michel Barnier a constamment envoyé des messages aux syndicats de travailleurs. Il montre l’envie de modifier son approche dans le traitement des syndicats, rompant ainsi avec sept années de politique macroniste qui ont été dures envers les corps intermédiaires. Cependant, cette nouvelle stratégie ne semble pas toucher la fonction publique, du moins c’est ce que pensent les représentants des travailleurs.
Guillaume Kasbarian, le nouveau ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’Action publique, a rencontré tous ces représentants entre le 30 septembre et le 7 octobre. Les syndicats décrivent une première rencontre cordiale avec un ministre attentif. Ils ont donc été d’autant plus choqué de découvrir ce que Michel Barnier prépare pour la fonction publique.
Le 3 octobre, lors de l’émission « L’Evènement » sur France 2, le premier ministre a réintroduit une idée qui s’était quelque peu estompée ces dernières années : la suppression de postes. « Nous ne remplacerons probablement pas tous les fonctionnaires lorsqu’ils ne sont pas en lien direct avec les citoyens, tous les fonctionnaires qui se retirent », a déclaré le chef du gouvernement, parlant également de fusions. Alors que le gouvernement cherche à réaliser 40 milliards d’euros d’économies d’ici 2025, les coupes budgétaires pourraient donc également affecter la fonction publique.
Dans une interview du 6 octobre pour La Tribune Dimanche, le résident de Matignon a modéré ses déclarations. Il a indiqué qu’il ne cherche pas à imposer des coupes radicales, notant qu’une « portion » des « efforts » demandés aux administrations centrales et aux opérateurs « pourraient être réalloués en interne, similairement à ce qui se passe dans le secteur privé ». Le gouvernement a également insinué que parmi les 5,7 millions de fonctionnaires en France, les 2,5 millions d’agents de l’État seraient les plus touchés par les réductions de personnel. Des détails supplémentaires seront révélés dans le projet de loi de finances pour 2025 qui sera présenté jeudi.
Dans une autre déclaration, celle-ci sur BFM-TV le 4 octobre, Guillaume Kasbarian a affirmé qu’il « approuve l’objectif du premier ministre d’accomplir davantage avec moins de ressources ». Bien qu’il ait refusé de spécifier le nombre de postes qui seraient éliminés, arguant qu’il ne veut pas « préjuger » les discussions sur le budget, Kasbarian a cependant mentionné qu’il « est envisageable que certains postes de soutien, ou un certain nombre de postes qui ne sont pas en contact direct avec les citoyens ou les utilisateurs, ne soient pas nécessairement pourvus après les retraites ».
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