Karim Bouamrane incarne social-démocratie

La deuxième partie de « la contre-offensive de la social-démocratie » s’est déroulée à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le jeudi 3 octobre. Ce fut cinq jours après les « rencontres de la gauche » orchestrées par Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, et deux jours avant l’important rassemblement de Place publique, supervisé par le député européen Raphaël Glucksmann. Karim Bouamrane, le maire socialiste de Saint-Ouen en poste depuis 2020, a inauguré son mouvement La France forte et humaine sur le terrain du stade Bauer, qui est autant en rénovation que ce courant de la gauche modérée et de compromis que beaucoup aspirent à représenter.

Environ 4 000 personnes étaient présentes, dont de nombreuses personnalités médiatiques et de grands noms de la gauche – notamment l’ancien président de la République François Hollande, Carole Delga, Raphaël Glucksmann, le leader du groupe socialiste au Sénat Patrick Kanner, le président de la Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel et l’adjointe de Anne Hidalgo Lamia El Aaraje. Ils étaient venus pour écouter une figure politique qui, il y a à peine trois mois, était inconnue du grand public. Cependant, son nom a commencé à faire le buzz après la dissolution, avec des rumeurs de nomination au poste de premier ministre. Depuis cette émergence, Karim Bouamrane, 51 ans, rejoint la liste de ceux qui, au sein du Parti socialiste et de ses groupes satellites, cherchent à renforcer leur influence loin des excès critique de La France insoumise.

Son allocution s’est centrée sur plusieurs principes universellement reconnus de la gauche. « L’aspiration à la beauté doit être un but politique, » a-t-il déclaré. « Il faut que nous tracions une route vers le bonheur. Nous nous unissons dans la conviction que le pouvoir doit retourner à la gauche, c’est inévitable. Nous y croyons et y parviendrons. » « Nous représentons la France du rêve républicain, des principes républicains. Nous voulons unir pour instaurer une nouvelle ère d’espoir ». Toutefois, il n’a pas hésité à critiquer LFI au passage : « Nous ne devrions pas nous ancrer dans le discours vide de sens, dans une rupture sans issue. » Il a également reproché à Olivier Faure, soupçonné par ses adversaires internes d’être soumis à Jean-Luc Mélechon, de ne pas avoir tout mis en oeuvre pour assurer la responsabilité de la gauche. Selon Karim Bouamrane, il aurait dû se distancer du programme à 100% du Nouveau Front populaire. « En réalité, nous savions que nous n’atteindrions aucun objectif. » Pour conclure, il a exprimé un espoir croissant d’une meilleure répartition du pouvoir.

Karim Bouamrane, descendant d’un maçon marocain, est reconnu pour son impeccable tenue vestimentaire et sa franchise directe envers les médias, brouillant ainsi les lignes de la communication traditionnelle. Il a fait ses premiers pas en politique dans le Parti communiste avant de se retrouver dans le même courant que Olivier Faure, secretaire premier du PS, mais avec des orientations différentes. Ses ambitions personnelles sont propulsées par une visibilité médiatique significative. Le 12 avril 2024, il s’est trouvé en pleine couverture du New York Times, pour son rôle actif en tant que maire d’une commune qui héberge le village olympique et paralympique. Il a su faire preuve de dynamisme en profitant de l’effervescence olympique et des rumeurs qui l’envoient à Matignon. Pendant plusieurs jours, il s’est positionné pour devenir le représentant d’une élite populaire. Il reste 34.61% de cet article qui est réservé aux abonnés.