Il a finalement fallu reconnaître officiellement la vérité. Le mardi 1er octobre, Michel Barnier a confirmé lors de son discours de politique générale que la France ne parviendra pas à respecter son engagement crucial de réduire son déficit public à moins de 3% du produit intérieur brut (PIB) d’ici 2027. La date a été repoussée de deux ans.
« Notre but est de remettre la France sur le bon chemin pour atteindre le seuil de 3% en 2029 », a déclaré le Premier ministre devant les députés. Pour atteindre cet objectif, il envisage une réduction significative des dépenses publiques, ainsi que des « contributions exceptionnelles » ciblant les individus les plus riches et les grandes entreprises. Cela marque un changement notable dans la politique économique menée depuis sept ans.
En l’écoutant, Emmanuel Macron et Bruno Le Maire ont sans doute été surpris. Lors de son départ de Bercy le 12 septembre, l’ancien ministre de l’économie avait exhorté le gouvernement à venir à ne pas renoncer à l’objectif des 3% en 2027 énoncé par le président de la République. « C’est tout à fait à notre portée », avait-il affirmé. Michel Barnier ne l’a pas suivi. Tout comme la grande majorité des économistes et des experts, le nouveau Premier ministre a jugé qu’il était politiquement et socialement irréalisable de réduire le déficit de manière aussi drastique, compte tenu de la situation actuelle des comptes publics.
Sans vouloir lancer des critiques directes, le chef du gouvernement n’a pas minimisé l’étendue de la catastrophe héritée de l’administration précédente. Le déficit du gouvernement, des autorités locales et de la sécurité sociale n’a pas diminué comme attendu, mais devrait plutôt surmonter les 6% du PIB cette année, et pourrait même dépasser cette estimation en 2025 si aucune mesure n’est mise en place. La dette engendrée pour compenser cette insuffisance est « monumentale », a souligné Michel Barnier. Atteignant 3 228 milliards d’euros à la fin de juin, cette dette pourrait mettre notre nation au bord de l’abîme, à moins que nous n’y fassions pas attention.
90 milliards d’euros à recouvrer
L’épée de Damoclès se tient là, menaçante au-dessus de la France et de tous les Français, a-t-il insisté, mettant en évidence à quel point ces chiffres ne ressemblent en rien aux prévisions de l’année ou aux engagements pris envers nos alliés. Cette dégradation affaiblit la place de la France en Europe et entrave les actions du gouvernement, a-t-il observé : le poids de la dette est déjà le deuxième plus grand poste du budget gouvernemental, juste après l’éducation, et risque de s’alourdir davantage.
Pour aller de l’avant, les calculs sur papier semblent assez faciles: pour réduire le déficit de plus de 6% à 3% du PIB, il faudrait générer au moins 90 milliards d’euros supplémentaires, indépendamment de l’inflation. Cette somme pourrait être obtenue en réduisant les dépenses, en augmentant les revenus ou en faisant les deux simultanément. Michel Barnier envisage que une partie significative de ce plan soit mise en place dès 2025, en abaissant le déficit public à 5% du PIB. Bien que cette cible soit moins ambitieuse que le but précédent de 4.1% du PIB fixé pour 2025, cela implique tout de même un ajustement d’environ 30 milliards d’euros en un an, voire 35 milliards si le déficit atteint 6.2% ou 6.3% du PIB en 2024, comme certains le craignent.
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