Sans relâcher l’intensité face à Michel Barnier, Gérald Darmanin est resté ferme. Juste deux jours avant que le premier ministre ne déclare sa politique générale, le dimanche 29 septembre, le député du Nord a fait sa resurgence politique à Tourcoing (Nord). Au cours de cette manifestation, il a averti le résident de Matignon de ne pas envisager une autre augmentation de la fiscalité.
« Nombreux d’entre nous ne pourront pas supporter un gouvernement qui hausserait les taxes », a exprimé M. Darmanin, alors que son groupe politique Renaissance compte treize membres officiant dans le gouvernement. Parmi ses 450 invités se trouvaient les ministres Sébastien Lecornu (armée) et Agnès Pannier-Runacher (écologie), ainsi que Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement.
M. Darmanin n’a pas manqué de souligner son soutien pour le nouveau gouvernement – « puisque son succès est le succès de mon pays que j’aime par-dessus tout ». Cependant, il a suggéré qu’il ne soutiendrait pas le budget que Michel Barnier doit présenter avant le 31 décembre 2024, particulièrement si une nouvelle vague de taxes affecte les ménages ou les entreprises les plus fortunées. « J’entends que cette hausse n’affecterait que les Français les plus aisés : cependant, l’argent des plus riches devrait être investi dans la création d’emplois, et non dans les coffres publics », a justifié M. Darmanin. Au lieu de cela, il recommande de nouvelles réductions d’impôts pour les entreprises, car « les impôts de production sont une entrave à notre industrie ».
Ces commentaires font suite à plusieurs semaines de tensions entre les députés du groupe Ensemble pour la République (EPR) et le premier ministre sur des questions fiscales. Depuis sa prise de fonction à Matignon, le clan présidentiel a régulièrement utilisé ce sujet pour faire pression sur Michel Barnier, qui est membre du parti Les Républicains (LR), et critiquer son manque de clarté sur ses intentions.
Le jour même, les articles publiés par le groupe « Solféri-no », composé de 27 députés de l’aile droite du parti EPR, dans la Tribune du Dimanche, exprimaient leur désaccord avec les augmentations d’impôts. Gérald Darmanin, l’ex-ministre des comptes publics (2017-2020) sous Edouard Philippe, a profité du soutien de ce dernier qui a fait une visite à Tourcoing pour rappeler leur réalisation commune de réductions d’impôts et de réductions significatives du déficit pendant leur période au gouvernement. Philippe, l’ancien premier ministre, a exprimé ce message discrètement destiné à Michel Barnier, disant que tout le monde peut en tirer les conclusions qu’il souhaite.
La journée servait également à mettre en lumière l’unité du parti présidentiel. Devant les caméras, Gabriel Attal s’est initié à un jeu traditionnel du Nord, la bourle, avec son hôte. Cependant, l’ex-premier ministre ne s’est pas exprimé en public et a quitté avant les discours politiques, en particulier celui d’Elisabeth Borne, sa rivale pour la direction de Renaissance.
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