« Du courage, de l’effort, des pleurs et de la transpiration. C’est ce que Winston Churchill avait garanti aux Britanniques en mai 1940, peu après avoir été désigné Premier ministre, en pleine Seconde Guerre mondiale. Michel Barnier semble s’engager sur la même voie pour s’adresser aux Français, du moins en ce qui concerne les finances publiques.
A quelques jours de l’annonce du budget de l’Etat pour 2025, les deux ministres responsables de Bercy ont senti le besoin de préparer le terrain. C’était le mercredi 25 septembre, lors d’une audition de la commission des finances de l’Assemblée nationale.
Confrontés à un débordement chaotique des fonds publics, « nous vous présenterons un budget vrai et zélé, qui nécessitera des actions correctives significatives », a declaré Antoine Armand, désormais en charge de l’économie. « Oui, l’état de nos finances publiques est préoccupant », a renchéri, avec fermeté, Laurent Saint-Martin, responsable du budget. Le temps d’agir, c’est « maintenant ».
Sans donner plus de détails, les deux ont établi une ligne de conduite : les efforts se concentreront « avant tout » sur les coûts publics, où des « actions drastiques » de coupe sont prévues. Les augmentations d’impôts, en revanche, seront modérées. De toute évidence, les deux ministres du gouvernement Macron ne comptent pas contester la politique pro-business, défendue par le président Emmanuel Macron depuis sept ans, malgré la montée en flèche de la dette publique qui l’a accompagnée. »
Laurent Saint-Martin, le nouveau ministre en charge du budget, a commencé sa conférence en affirmant que « la vérité » est que, selon nos dernières prévisions, le déficit public pourrait dépasser 6 % du PIB en 2024. La France sera alors contrainte d’accroître sa dette.
Dans la salle du Palais-Bourbon, un silence lourd a suivi ces paroles. Après avoir augmenté à 5,5 % du PIB en 2023, le déficit de l’Etat, des autorités locales et de la Sécurité sociale devait à l’origine être réduit à 4,4 % en 2024, avant de revenir à 3 % en 2027, tel que convenu dans les Traités européens. Cependant, le déficit n’a cessé de se dégrader au lieu de diminuer.
La différence entre les prévisions d’avril et celles récemment révélées ce mercredi est de plus de 25 milliards d’euros. Les raisons de ce dérapage doivent être identifiées. Avant de quitter Bercy, Bruno Le Maire avait imputé une large part de la responsabilité à l’incurie des autorités locales, reprochant leur gestion impropre.
Face à cette accusation, Thierry Cozic, le sénateur socialiste de la Sarthe, rétorque que les temps où chaque mairie dépensait sans compter pour sa salle de fête ou son gymnase sont révolus, et que les responsables locaux ne sont pas des mauvais gestionnaires. L’article complet est disponible pour les abonnés.
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