Agnès Pannier-Runacher, une survivante de l’ère Macron, a été nommée secrétaire d’État à Bercy le 16 octobre 2018. Autrefois une dirigeante du secteur privé et inspectrice générale des finances, elle a été sous-estimée par les politiques chevronnés, la percevant comme une technocrate sans astuce politique.
Six ans après, alors que plusieurs personnalités politiques telles que Richard Ferrand, François Bayrou, Christophe Castaner ou Bruno Le Maire ont été éliminées des postes gouvernementaux, Pannier-Runacher est la seule rescapée des premiers gouvernements Macron encore présente dans le conseil des ministres.
Le samedi 21 septembre, le Premier Ministre, Michel Barnier, l’a nommée ministre de la transition écologique et de l’énergie. Malgré ses avertissements récents contre une dérive à droite du macronisme, elle a réussi à convaincre. Comme elle l’a exprimé à L’Express le 8 août 2024, « La France n’est pas à droite. Je ne suis pas la seule à le penser, plusieurs de mes collègues sont d’accord ». Pannier-Runacher soutient que la vision selon laquelle « la France est à droite » est une détérioration du débat public. Bien qu’en matière d’autorité ce soit le cas, économiquement et socialement, elle affirme que la France est à gauche.
Initialement, Barnier avait envisagé de nommer une personnalité de la société civile ou de gauche à ce poste, mais Pannier-Runacher a fini par s’imposer dans ce ministère influent grâce à son expérience gouvernementale.
Entre 2018 et 2020, Agnès Pannier-Runacher, une ancienne énarque et amie de l’ex Secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, a supervisé l’artisanat et le commerce à Bercy. Cette responsabilité la contrainte à se récuser dans certains cas relatifs à des entreprises avec lesquelles elle avait précédemment collaboré, comme La Compagnie des Alpes, et Engie, qui était également l’employeur de son conjoint. Ensuite, de 2020 à 2022, en tant que ministre déléguée en charge de l’industrie, elle s’occupe à la fois du plan d’achat des vaccins contre la Covid-19 et de la relance de certains secteurs, en particulier celui de l’énergie.
Pannier-Runacher est réputée pour sa capacité à rapidement comprendre et prendre en main les enjeux des secteurs qu’elle supervise. En mai 2022, elle prend la tête du Ministère de la Transition Énergétique dans le gouvernement français, chargée de mettre en pratique la nouvelle stratégie énergétique du président Emmanuel Macron, qui avait été présentée à Belfort quelques mois plus tôt. Cette stratégie prévoit un abandon des énergies fossiles, soutenu par une relance de l’industrie nucléaire et le développement des énergies renouvelables. La ministre défend également une réforme très controversée de la gouvernance de la sûreté nucléaire, qui prévoit la fusion de l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, tout en travaillant à l’échelle européenne sur le lancement d’une Alliance du nucléaire visant à promouvoir l’énergie atomique. Pannier-Runacher joue aussi un rôle international majeur en représentant la France lors des négociations des Conférences des Parties (COP) sur le climat.
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