François Hollande a été invité à discuter du conflit en Ukraine, mais lors de cette rencontrée qui a eu lieu le mercredi 6 mars depuis le Palais de l’Elysée, la conversation principale entre l’ancien président socialiste et Emmanuel Macron a tourné autour de la politique intérieure. Macron, soucieux d’élargir son assise au Parlement, demande des conseils à Hollande. Ce dernier répond fermement que Macron doit s’allier à la droite puisque sa politique est d’orientation droitière. Macron, visiblement contrarié, se laisse aller à un soupçon de regret.
Des mois après, l’ancien employé de banque et ancien membre du Parti Socialiste, célèbre pour sa philosophie du « en même temps », a fini par suivre ce conseil. Suite à une dissolution malavisée de l’Assemblée Nationale et un échec retentissant aux élections législatives, Macron a constitué un nouveau gouvernement le samedi 21 septembre, combinant de jeunes éléments Macronistes avec une dizaine de députés représentant une droite très conservatrice. Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti Socialiste, décrit cette nouvelle équipe comme un affront à la démocratie.
Les membres du parti Les Républicains ne sont pas majoritaires au sein de ce nouveau gouvernement, mais leur profil rappelle la droite « Filloniste », en référence à l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon, candidat malchanceux à l’élection présidentielle de 2017. C’est une droite conservatrice catholique représentée par le sénateur de Vendée, Bruno Retailleau, nommé Ministre de l’intérieur.
Avant de se distancer de Philippe de Villiers, un proche collaborateur de Villiers et ex-cavalier du spectacle équestre du Puy du Fou, il a suscité la polémique en juillet 2023 en faisant référence à un « retour aux origines ethniques » concernant les jeunes de quartiers issus de l’immigration, et en février 2022, en utilisant le terme « Français de papier » prêté de l’extrême droite pour désigner les citoyens naturalisés.
La droite, qui s’oppose au mariage homosexuel, comprend également des noms moins notable de ministres et de secrétaires d’État tels que Patrick Hetzel (ministre de l’enseignement supérieur) et Laurence Garnier (ministre de la consommation) – une sénatrice et figure emblématique de La Manif pour tous, qui s’oppose à l’interdiction des thérapies de conversion – des méthodes visant à « traiter » les personnes homosexuelles pour les amener à abandonner leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. Ce retour en arrière semble avoir eu lieu suite à la nomination de Gabriel Attal, le plus jeune premier ministre de la Ve République, qui déclarait lors de son discours politique en janvier: « En 2024, être Français signifie avoir la possibilité d’être premier ministre tout en acceptant son homosexualité. »
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