Patrick Hetzel, un universitaire spécialisé en gestion, a été désigné comme le nouveau ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, ce samedi 21 septembre. Avant cette nomination, il venait d’être réélu pour la quatrième fois en tant que député du Bas-Rhin en juin 2024.
Agé de 60 ans, originaire d’Alsace et luthérien, il est membre du parti Les Républicains et est connu pour être un associé proche du premier ministre Michel Barnier, ayant conduit sa campagne lors des primaires du parti en 2021. Avant de s’impliquer en politique, Patrick Hetzel a assumé différents rôles professionnels, notamment celui du recteur de Limoges (2005-2007), conseiller en éducation du premier ministre François Fillon (2007-2008) et directeur général de l’enseignement supérieur (2008 et 2012), période pendant laquelle la loi sur les libertés et responsabilités des universités (LRU) dirigée par Valérie Pécresse, alors ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, a été mise en œuvre.
Depuis, Patrick Hetzel a défendu une interpretation libérale des universités. En 2022, il a écrit un article dans le magazine Action universitaire, journal associé au syndicat étudiant UNI considéré comme conservateur. Dans cet article, il présentait un projet quasi ministériel pour stimuler l’enseignement supérieur et la recherche. Parmi les propositions, il évoquait la nécessité de « débureaucratiser et assouplir le système », « offrir plus d’autonomie pédagogique et financière aux institutions » et « autoriser les universités intéressées à essayer de nouveaux modèles de gouvernance ».
L’ancien fonctionnaire du ministère estimait qu’il était essentiel de reconnaître que le modèle universitaire unique n’est plus en phase avec la réalité et qu’il est irrationnel de s’obstiner à le maintenir uniformément dans chaque institution française. Il a insisté sur le fait qu’il faut arrêter de penser que toutes les universités ont le même rôle, que ce soit celles qui mènent des recherches de niveau mondial ou celles qui sont tout aussi ambitieuses et dont l’objectif principal est de faire progresser leurs étudiants jusqu’au diplôme de licence et de les aider à trouver leur place dans le monde professionnel.
Anne Roger, secrétaire générale adjointe du syndicat Snesup-FSU, considère que cela représente un retour en arrière, une forte inclinaison vers la droite. Elle compare le nouveau ministre à « une version médiocre de Valérie Pécresse », « un vieux personnage qui faisait partie du mobilier de l’éducation supérieure et de la recherche ».
Pierre Ouzoulias, sénateur communiste et archéologue en charge de la recherche au CNRS, déclare également qu’il y a une divergence de fond. Il est en désaccord avec l’idée de créer des universités de différentes zones, car l’université française est un service public qui adhère à un principe public fondamental, celui de l’égalité de droit d’accès à l’enseignement supérieur universitaire.
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