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Équipe Barnier, promesse non tenue

Deux différentes catégories de ministres ont exprimé leur reconnaissance sur le réseau social X samedi soir après 20h : ceux qui ont remercié le président et le premier ministre pour leur nomination, et ceux qui n’ont remercié que le premier ministre. L’administration actuelle, qui est le 45e gouvernement de la Ve République, semble déjà se diviser entre les partisans d’Emmanuel Macron et ceux de Michel Barnier.

La formation du nouveau gouvernement a été annoncée d’abord sur BFM-TV, puis confirmée quelques minutes plus tard par le secrétaire général de la présidence, Alexis Kohler, depuis le jardin d’hiver de l’Elysée. Cette nouvelle équipe ressemble à un ensemble d’inconnus, avec Rachida Dati comme figure principale. On l’a qualifié d’« administration Barnier » à l’Elysée, comme pour se distancer d’une équipe qui manque d’éclat et signe la fin du dépassement.

Un nombre significatif de nouveaux visages était nécessaire pour masquer la continuité : sept ministres du gouvernement Attal ont été rétablis malgré la défaite du parti présidentiel aux élections législatives. Il était également important de désavouer les personnalités susceptibles de se présenter à l’élection présidentielle (Xavier Bertrand, Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, David Lisnard, Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez…), dans le but de préserver ce gouvernement instable des turbulences de la prochaine présidentielle. Finalement, certaines personnalités ont simplement refusé de faire partie de ce gouvernement de crise, dont la durée est incertaine.

Le nouveau « groupe », comme l’a défini le premier ministre, a vu le jour après deux semaines de négociations acharnées, malgré un déséquilibre significatif. L’objectif irréalisable fixé par Emmanuel Macron à son premier ministre était de se rapprocher autant que possible de l’union nationale. Cependant, seul Didier Migaud, ancien député socialiste et président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), a donné suite à l’appel de l’exécutif, ce qui lui a valu la deuxième place dans l’ordre protocolaire.

Un « profil délicat »

Proche de Laurent Fabius, qui s’est retiré de la politique en 2010, Migaud succède à Eric Dupond-Moretti à 72 ans en tant que ministre de la justice. Il devra collaborer avec le nouveau ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau. Celui-ci, représentant de la droite conservatrice, a été un choix de nomination qui a provoqué l’alarme parmi les macronistes et le MoDem. Il a été mis au défi par les questions de l’immigration et de la sécurité, sachant qu’il n’a cessé de critiquer la « mollesse » de la Macronie à ces sujets. « Ce que les Français attendent des leaders publics, ce sont des résultats. Je suis donc ici pour agir, avec une seule directive: rétablir l’ordre pour assurer la tranquillité », a déclaré le politicien vendéen sur X, après sa nomination.

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