François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon ne se sont pas rencontrés lors de la Fête de L’Humanité. En dépit du fait qu’ils étaient tous deux présents le 14 septembre, ils avaient soigneusement évité tout contact. Ruffin, le représentant de Somme qui s’est séparé de La France Insoumise (LFI) et Mélenchon, le leader des «insoumis», étaient tous deux présents à Brétigny-sur-Orge (Essonne) ce jour-là. Cependant, la belle météo a réussi à calmer le violent conflit entre eux qui porte sur les classes ouvrières.
Malgré la rupture entre les deux hommes, celle-ci ne doit pas mettre en danger l’unité de la gauche. C’était l’atmosphère générale de la Fête de L’Humanité, qui a duré du vendredi au dimanche. L’objectif était de préserver le Nouveau Front Populaire (NFP) et d’éviter le triste sort de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (Nupes), qui a pris fin après les attentats du Hamas du 7 octobre 2023.
Sur le stand de Picardie Debout, Ruffin, qui avait passé la semaine à accuser Mélenchon de communautarisme, s’est résolu à lui manifester son « affection », après avoir assumé un « désaccord profond sur le plan moral et électoral » sous des huées et quelques applaudissements. Mélenchon, connu pour ses représailles héroïques, a cette fois opté pour la conciliation. Lors d’un discours au stand de la LFI, il a déclaré : « Dédramatisons les débats au sein de la gauche (…) Tout n’est pas une obligation de conflit », en opposition à ses partisans, envoyés sur le front médiatique pour discréditer autant que possible Ruffin, qui tente de se positionner comme un rival de Mélenchon pour l’élection présidentielle de 2027.
Parmi ces points de discorde figurent les « lignes de démarcation classiques ».
Marine Tondelier, secrétaire nationale des écologistes, a réitéré dans toutes ses interventions, « stop aux fauteurs de trouble ». Elle a également exhorté tout le monde à éviter de « faire un spectacle », car pendant ce temps, « les autres profitent en se goinfrant de pop-corn ». Le samedi après-midi, au milieu d’une foule débordante, les quatre leaders de partie, Olivier Faure (PS), Marine Tondelier, Manuel Bompard (LFI) et Fabien Roussel (Parti communiste français) ont exprimé un message unifié: le NFP doit continuer. Cependant, des distinctions traditionnelles persistent entre les quatre groupes.
Le mardi 17 septembre au matin, le NFP sera soumis à une nouvelle épreuve. Le bureau de l’Assemblée nationale, dominé par la gauche, doit se prononcer sur la recevabilité de la motion de destitution d’Emmanuel Macron, présentée par LFI. Tout dépend des socialistes, qui prévoient d’en discuter la veille; les écologistes et les communistes ont déjà décidé de l’approuver.
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