Initialement, Michel Barnier a été convié en tant que simple ancien représentant de Haut-Savoie aux journées parlementaires des Républicains (LR) à Annecy, situé dans les Alpes. Cependant, jeudi, ses compagnons de parti l’ont accueilli non pas comme un simple député, mais comme un premier ministre en exercice depuis une semaine. « Son accueil a été extrêmement chaleureux, déclenchant une ovation à son arrivée », rapporte l’un de ses disciples, Antoine Vermorel-Marques, représentant de la Loire. À sa sortie, le convive du jour a évoqué une ambiance « amicale » et une « véritable famille », sans donner plus de détails aux médias.
Dans l’après-midi, Michel Barnier a tenu une conversation amicale d’environ une heure avec les députés et sénateurs. Fidèle à son style, cette discussion a été menée sans grandiloquence ni familiarité excessive. Cependant, au bord du lac du Bourget, il régnait une atmosphère de triomphe par procuration pour la cinquième force politique du pays après les récentes élections législatives, qui compte désormais 47 membres, y compris les apparentés. « C’est assez impressionnant de le voir parmi nous, comme d’habitude, mais en tant que premier ministre cette fois », confie le député de la Manche, Philippe Gosselin. « Aucun de nous n’avait envisagé une telle situation au lendemain des élections législatives. »
Pour commencer, Laurent Wauquiez, le leader du groupe La Droite républicaine à l’Assemblée nationale, avait fermement rejeté toute possibilité de coalition gouvernementale après le second tour. Il n’était pas disposé à s’associer à une Macronie en déclin prévu pour 2027, surtout compte tenu de ses propres aspirations évidentes pour l’Élysée. « L’arrivée de Michel Barnier est une excellente nouvelle et nous l’avons fortement soutenu », a déclaré le député de la Haute-Loire aujourd’hui. « Nous avons besoin d’une politique de droite pour éviter les augmentations d’impôts, accroître notre sécurité et réduire l’immigration. »
Symboles d’autonomie
Jusqu’à très récemment, le soutien au nouveau Premier ministre était prudent. À droite, ce soutien est maintenant clairement affiché, voire exagéré. Même la pluie qui tombe après la rencontre avec le Premier ministre n’efface pas les sourires ni les compliments à l’égard de l’ancien négociateur du Brexit. Les louanges pour cet homme sont nombreuses, qu’il s’agisse de son sens du dialogue, de sa modération ou de son humour discret que certains semblent percevoir. « Il dégage un sentiment de réconfort et de sérénité. Des qualités essentielles à une époque où nos compatriotes recherchent la paix », observe Nicolas Forissier, un député de l’Indre qui est ravi « d’avoir plaidé matin, midi et soir depuis trois ans » pour un rapprochement avec le bloc central.
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