Dans son intervention sur « Questions politiques » sur France Inter, en collaboration avec France Télévisions et Le Monde, dimanche le 8 septembre, Marylise Léon, Secrétaire générale de la CFDT, a proposé de mettre en suspens la réforme des retraites de 2023 pendant la relance de la discussion sur ce sujet. Elle a également appelé à stopper l’augmentation progressive de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. Ces remarques sont plus modérées que ses précédentes affirmations en début de mois où sur Franceinfo, elle a jugé l’âge de la retraite à 64 ans comme une « ligne rouge absolue ».
Sa déclaration est venue deux jours après que le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, a annoncé lors d’une interview sur TF1, son intention d’amorcer un débat sur l’amélioration de la loi promulguée à mi-avril de 2023.
Au cours de l’émission, Mme Léon a insisté sur la question du recul de l’âge pour obtenir une pension de retraite, le qualifiant d' »éléphant dans la pièce » qui devait être traité en priorité. Elle a soutenu que cette mesure était « le levier le plus injuste », particulièrement dommageable pour les femmes, qui ont souvent des carrières plus discontinues.
La chef de la CFDT indique plusieurs sujets nécessitant une attention particulière : la difficulté de certaines professions, la situation des individus inscrits à plusieurs systèmes de retraite (également appelés « polypensionnés »), l’orchestration du travail, et les disparités de salaires entre hommes et femmes qui ont un impact sur les pensions liquidées, entre autres.
Il est facile de se cacher derrière le prétexte du coût
Face à l’avertissement des représentants de l’ancienne majorité concernant le coût de l’élimination de la règle des 64 ans (estimé à environ 14 milliards d’euros annuellement, d’après eux), Mme Léon a rétorqué que cet argument était trop facile. Elle a réitéré son appel pour une conférence sur les finances publiques, dans le but d’identifier des moyens de répondre – entre autres – aux dépenses occasionnées par une remise en question de la loi d’avril 2023.
Lorsqu’on lui a demandé son avis sur le parti de Marine Le Pen, qui proposera, fin octobre, un projet de loi pour annuler la réforme de 2023, la secrétaire générale du premier syndicat de France a fermement marqué sa différence. « Vous ne me ferez pas dire que la CFDT et le Rassemblement national ont le moindre point commun », a-t-elle affirmé, en notant que ce parti politique « met l’inégalité des droits au centre de son programme », avec la préférence nationale. « Je doute qu’ils s’intéressent vraiment à ce qui se passe dans le monde du travail, et notamment le sujet de l’égalité hommes-femmes, ce qui n’est clairement pas une de leurs préoccupations », a-t-elle ajouté.
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