Selon Marine Le Pen, il n’y a aucun doute que la politique du Rassemblement National (RN) en ce qui concerne le futur Premier ministre est à la fois transparente et directe. Cependant, il semble exister une obscurité dans cette clarté, car tous les membres du parti ne comprennent pas nécessairement cette politique, ni ne sont sûrs de l’approuver. Peut-être parce que la leader de l’extrême-droite, qui a montré ces derniers temps une détermination en contrastant avec le manque d’action dans la législature précédente, a tourné les pouces vers le bas aux noms de Bernard Cazeneuve, Thierry Beaudet ou Xavier Bertrand.
Depuis 2022, le RN a perçu les motions de censure immédiates de La France insoumise (LFI) contre Elisabeth Borne puis Gabriel Attal, comme des tactiques destinées à « renverser les institutions » ou à plonger la France dans une « crise de régime ». Selon Le Pen, une motion de censure « annoncée avant même le discours [de Gabriel Attal] décrédibilise ceux qui l’ont déposée ».
Parmi les élections législatives, le principe semblait resté le même, lorsque Renaud Labaye, conseiller le plus proche de Le Pen à l’Assemblée nationale, a souligné dans une interview avec Le Monde, qu’aucun gouvernement, même celui du Nouveau Front populaire, ne serait censuré sans raison. L’extrême droite attendrait d’entendre les discours de politique générale, à l’affût d’éventuelles « orientations consensuelles ». Cependant, cette déclaration a été réfutée le lendemain par un tweet de Marine Le Pen : « Le groupe RN censurera tout gouvernement où des membres de la LFI et des écologistes occuperaient des postes ministériels. »
Mme Le Pen justifie que le paysage politique a subi une transformation, et que l’importance grandissante de l’extrême droite à l’Assemblée nationale devrait entraîner une modification de l’attitude adoptée. Elle évoque à quel point la situation actuelle diffère de celle des deux dernières années. Avant, une majorité relative existait, mais elle affirme que ce n’est plus le cas désormais, s’exprimant au journal Le Monde. Depuis la mi-juillet, la députée du Pas-de-Calais a augmenté ses demandes, se sentant encouragée par la situation favorable dans laquelle la positionne Emmanuel Macron. Les limites ont bougé. Elle s’oppose aux ministres insoumis et écologistes, ainsi qu’à un premier ministre de gauche, qu’elle critiquait en la personne de Bernard Cazeneuve. Mme Le Pen assure être en désaccord fondamental avec les orientations politiques de Cazeneuve. Pourtant, en off, plusieurs de ses députés pensent que l’ex premier ministre de François Hollande aurait dû avoir sa chance.
« Respect de toutes les forces »
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