Dans le passé, Bruno Le Maire a souvent réitéré son engagement à réduire le déficit public de la France à moins de 3% du Produit Intérieur Brut (PIB) d’ici 2027, malgré une première déviation des comptes publics. Il a souligné en avril que c’était une cible à atteindre avec une détermination accrue, suite à un avertissement des agences de notation sceptiques. Le 31 juillet, il a persisté dans sa détermination à réduire le déficit en dessous du seuil de 3% pour l’année 2027.
Cependant, le rapport du Trésor remis aux parlementaires le 2 septembre par le ministre sortant de l’Economie et des Finances suggère une situation bien différente. Les finances publiques persistent à se détourner du plan et, si aucune action n’est entreprise, le déficit de la France risque de s’accroitre de manière significative. En effet, on prévoit une augmentation du déficit à 5,6% du PIB en 2024, à 6,2% en 2025, 6,7% en 2026 pour finalement se stabiliser à 6,5% en 2027. Ces chiffres sont bien au-delà des engagements initiaux pris par le Président Macron et son gouvernement.
L’objectif intermédiaire prévu de 4,1% en 2025 parait désormais difficile à atteindre selon le rapport. Par conséquent, Bertrand Dumont, le directeur du Trésor, indique dans son rapport que l’on doit établir un nouveau calendrier pour réaliser l’objectif de réduction du déficit en dessous de 3% du PIB.
«Il était initialement incertain, cependant, aujourd’hui il est indubitable que la France ne pourra pas respecter ses engagements», regrette Jean-François Husson, rapporteur principal de la commission des finances au Sénat pour les Républicains. «Cette tendance nous pousse vers une crise dangereuse. Ma colère est d’autant plus grande car nous avions demandé ce rapport depuis le 18 juillet. Pourtant, Bruno Le Maire l’a retenu pendant un mois et demi avant de nous le donner lundi soir. C’est du mépris!»
Au début de l’année, le gouvernement avait décrit le déficit de 2024 comme un événement imprévu. Cependant, cette fois, le Ministère des Finances attribue l’écart entre les objectifs politiques et ces nouvelles estimations à trois facteurs principaux. Premièrement, une détérioration économique particulièrement en 2025, qui peut réduire les revenus fiscaux. Deuxièmement, une augmentation incontrôlée des dépenses des municipalités locales. Enfin, l’absence de mesures de correction adéquates. Emmanuel Macron n’a pas voulu d’un budget rectifié au printemps, et depuis la dissolution, le gouvernement intérimaire a suspendu certains financements sur papier, sans aucune décision définitive. L’échec de la mise en œuvre des projets lancés par le Ministère des Finances pour réaliser des économies ou augmenter certains impôts pourrait faire augmenter le déficit public de 56,8 milliards d’euros en 2025, selon le Trésor.
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