Bien que des concessions soient envisagées, l’idée de faire un revirement complet n’est pas sur la table. La formation d’une coalition à l’Assemblée nationale reste en suspens, mais certains membres proches du président semblent disposés à offrir une concession sur un sujet aussi emblématique et clivant que la réforme des retraites. Cette réforme, qui a été promulguée le 14 avril 2023, a repoussé l’âge légal de la retraite à 64 ans et augmenté le temps de cotisation pour bénéficier d’une pension complète pour certaines générations.
François Bayrou, président du MoDem et proche du président, a réaffirmé le 1er septembre sur LCI que la loi pourrait être améliorée. Il tend ainsi une perche pour tenter de se rapprocher des forces politiques qui s’opposent à Emmanuel Macron. Mais cette apparente disposition à une coopération constructive est soumise à des conditions strictes.
Parmi les partisans du locataire de l’Elysée, M. Bayrou est l’un des plus fervents défenseurs d’une réécriture de la loi d’avril 2023. Il est convaincu que de meilleurs ajustements peuvent être mis en place. Il soutient que si de tels réglages sont proposés aux Français avec conviction et équité, l’opinion publique changera, ce qui entraînera un changement parmi les parlementaires. C’est une référence à la vive résistance que la réforme des retraites a suscitée auprès d’une grande partie de la population en 2023. Aujourd’hui, à l’Assemblée nationale, constituée à la suite des élections législatives du 30 juin et du 7 juillet, une majorité de députés demandent l’annulation du report de l’âge légal, notamment ceux du Nouveau Front Populaire (NFP) et du Rassemblement national.
Sur LCI, le Président du MoDem a affirmement indiqué qu’il est impensable de modifier la limite d’âge de 64 ans pour la retraite. Selon lui, une stratégie de restructuration des retraites est indispensable pour réaliser l’objectif principal de la réforme, qui est d’équilibrer le système de retraite par répartition en éliminant tout déficit d’ici 2030.
Cette position est également partagée par plusieurs membres du groupe Ensemble pour la République, y compris les députés Renaissance à l’Assemblée Nationale. Marc Ferracci, membre de l’assemblée des Français de l’étranger, soutient que toute modification de la loi du 14 avril 2023 doit être faite en tenant compte des projections budgétaires initiales. Il souligne que l’abrogation des deux dispositions d’âge mentionnées dans la loi (augmentation de l’âge de retraite légal et allongement de la période de cotisation pour plusieurs générations) aurait un coût annuel de 14 milliards d’euros, ce qui, selon lui, serait injustifiable.
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