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« Macron, ange déchu: l’amer inventaire Blanquer »

Jean-Michel Blanquer, autrefois une étoile brillante et le cerveau intellectuel du gouvernement Macron, a vécu une déchéance douloureuse. Il fut un temps où le président Macron le considérait précieusement comme son confident le plus proche. Ce respect était si grand que Le Point l’a surnommé « le cerveau » du président. Lui-même, connu pour être l’un des piliers du macronisme, était ancré dans l’ascension du pouvoir.

Blanquer est l’organisateur inaugural de l’université d’été du think tank « Le Laboratoire de la République ». Cet événement a eu lieu fin août à Autun, une ville située au bord du Morvan. Dans son livre « La Citadelle », Blanquer offre une analyse inégalée du premier mandat d’Emmanuel Macron, mettant en lumière les interminables changements de ce système de gouvernance, à la fois extrêmement centralisé et simultanément souple.

En tant qu’ancien ministre de l’éducation, Blanquer reconnaît son admiration initiale pour le président Macron, un jeune chef d’état audacieux, intelligent, cultivé et enjoueur de charme de serpent. Sa rencontre avec Macron dans le restaurant parisien Je Thé Me a été le début de leur relation harmonieuse. Ils partageaient de nombreux rendez-vous, des visites sacrées au tombeau du Christ à Jérusalem, à des dîners intimes aux chandelles au palais de l’Elysée.

Dans ce récit, Blanquer confirme que Macron a toujours soutenu les initiatives de son ministre, notamment la réforme emblématique qui implique le dédoublement de classes en CP et CE1 dans les zones prioritaires. Rien ne semblait être un obstacle pour Blanquer, qui se laissait aller à rêver du poste de Premier ministre.

Le refus de céder à la volonté du président de l’Etat, qui souhaitait qu’il soit le candidat principal de la majorité pour les élections régionales de l’Ile-de-France en 2021, a mis Macron dans une « fureur monstre », précipitant ainsi une « spirale infernale ». Des critiques malveillantes émergent, sa rigidité de « laicard » est ridiculisée, et il perd des décisions. Sa consultation du Conseil constitutionnel sur « l’enseignement en immersion » agace les défenseurs des langues régionales. François Bayrou menace, en colère : « Ton sort est scellé. Je vais exiger auprès du président [de la République] ton départ. Et il me l’accordera. »

Qui soit douces ou acerbes, des portraits se dessinent.

Inflexible, Blanquer expose les tromperies d’une cour où il fut l’un des acteurs les plus zélés. S’abritant sous l’égide de Brigitte Macron, la « bienfaitrice de l’Elysée », qu’il trouve étonnante pour son naturel et sa joie, le ministre fait l’erreur de ne pas tenir compte du secrétaire général de l’Elysée puissant, Alexis Kohler, dont le pouvoir est « exorbitant ». « Ses jugements hâtifs pouvaient peser plus lourd qu’une décision mûrement réfléchie pendant des mois et qui affectait des milliers de personnes. », regrette-t-il.

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