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« Le Maire annonce dérapage financier »

Le prochain Premier ministre et son futur gouvernement ne bénéficieront d’aucun délai de grâce. Avant de plancher sur le budget de l’Etat pour 2025, qui normalement serait finalisé mi-septembre et débattu au Parlement dès le 1er octobre, le nouvel exécutif devra faire face à un débordement non anticipé des finances publiques. Ils devront rapidement décider des actions appropriées. Ceci est évident dans la note que Bruno Le Maire, le ministre sortant de l’économie, et Thomas Cazenave, son ministre chargé du budget, ont transmis ce 2 septembre aux membres parlementaires du comité financier de l’Assemblée et du Sénat.

« Il y a un dérapage grave des finances publiques », admet-on à Bercy. Pour Bruno Le Maire, la seule solution est d’intervenir rapidement avec des mesures fortes. Il suggère de réaliser une économie immédiate de 16 milliards d’euros sur le budget de l’année en cours. C’est ce qu’il planifie de communiquer au futur premier ministre, dès que celui-ci sera en poste.

L’avertissement peut être résumé par un chiffre : 5,6 % du Produit Intérieur Brut (PIB). C’est le niveau record que le déficit public menace d’atteindre cette année, selon la dernière estimation de la Direction du Trésor à Bercy. S’étant élevé à 5,5 % du PIB en 2023, un taux qui a motivé l’Union européenne à engager une procédure pour déficit excessif contre la France, ce solde était supposé baisser année après année. Il était prévu de diminuer à 5,1 % en 2024, et de redescendre à 3 %, le plafond normalement permis par les directives européennes, d’ici 2027.

Les recettes fiscales sont inférieures aux attentes.

Si aucune action n’est prise, le déficit public est susceptible d’augmenter légèrement plutôt que de commencer à diminuer, une perspective qui inquiète à Bercy. Ce serait bien sûr un mauvais signal pour l’Union européenne et les investisseurs, risquant d’accroître l’écart de taux entre les rendements français et allemands sur dix ans, une indication de la confiance – ou du manque de confiance – des marchés en France.

Qu’est-ce qui a mal tourné ? Deux facteurs simultanés, indiquent les ministres démissionnaires dans leur lettre aux parlementaires. Tout d’abord, les revenus fiscaux amassés depuis le début de l’année se sont avérés légèrement inférieurs aux prévisions, comme ce fut déjà le cas en 2023. « Les revenus de la TVA, de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur les sociétés pourraient s’avérer inférieurs aux prévisions », notent les deux ministres sur le point de quitter Bercy, sans donner de taux précis. La croissance de l’économie française, cependant, devrait être conforme aux prévisions, autour de 1% ou 1,1% en 2024. Néanmoins, cette croissance s’avère « moins propice à l’augmentation des recettes fiscales » qu’on ne le pensait, observent-ils.

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