Catégories: Politique
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1 septembre 2024 2 h 11 min

Retour du débat sur la proportionnelle

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Le plan pour instaurer un système électoral proportionnel lors des élections législatives fait l’unanimité, du moins sur le papier. Cette proposition a été mise en avant par le Nouveau Front Populaire (NFP) dans leur « contrat de législature » pendant les élections anticipées des 30 juin et 7 juillet. François Bayrou l’a soutenue comme condition pour son ralliement à Emmanuel Macron durant l’élection présidentielle de 2017 et cette mesure est encore présente dans le programme du « candidat président » en 2022, tout comme pour le Rassemblement national (RN).

François Hollande, lors de son élection à la présidence en 2012, avait lui aussi promis une réorganisation du système électoral législatif. Cependant, il est évident que les récents scrutins législatifs ont conservé le mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours par circonscription, systeme maintenu pour seize des dix-sept élections législatives de la Ve République.

Le débat entourant une modification de ce système n’est pas une nouveauté dans le cadre politique français, ressurgissant régulièrement sans toutefois mobiliser les masses. Cette question a rejailli au cœur des discussions suite à la crise politique actuelle que le pays traverse : sept semaines après les élections législatives, aucun nouveau gouvernement ni premier ministre n’ont été formés. En outre, l’efficacité du système électoral actuel est remise en question.

Bien que ses défenseurs vantent sa faculté à générer des majorités stables, les deux récentes élections législatives ont vu naître une Assemblée nationale divisée en trois blocs principaux, sans majorité claire. Même s’il est reconnu pour son rôle de rempart contre l’ascension de l’extrême droite, ce type de scrutin a failli lui accorder une majorité absolue le 7 juillet.

Les défenseurs de la représentation proportionnelle promeuvent depuis longtemps un système jugé plus équitable. Selon eux, ce système ne favorise pas uniquement les deux principaux partis politiques, mais permet une diversité de représentation plus authentique reflétant le vote réel. En somme, il donne à chaque courant de pensée une place plus en accord avec son poids relatif.

« Fragmentation politique »

Ils suggèrent aussi que ce système électoral offrirait une opportunité pour libérer les partis des alliances préélectorales, nécessaires pour accéder au second tour. « La loi du scrutin majoritaire est claire: unissons-nous ou périssions », a affirmé Thierry Pech, directeur général de Terra Nova, un groupe de réflexion ayant publié plusieurs rapports sur le sujet. On remarque clairement la déformation du spectre politique et les efforts consentis par différentes parties pour se rassembler.

Les électeurs doivent également donner un effort, étant souvent invités à « voter utilement » au premier tour, et ensuite à bloquer l’adversaire au second tour, plutôt qu’à voter selon leurs convictions. « Est-ce que nous voulons vraiment d’un moyen d’expression démocratique qui pousse les électeurs à être moins sincères ? », se demandent Antoine Rolland et Jean-Baptiste Aubin, maîtres de conférences en statistiques, dans une tribune publiée en juin par Le Nouvel Obs.

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