Bernard Cazeneuve pourrait-il prendre la relève de Gabriel Attal à Matignon ? Cette éventualité, promue par l’Elysée ces derniers jours, est devenue le sujet d’intrigue pour le Parti socialiste (PS), qui s’est réuni du 29 au 31 août, et a distrait l’attention de Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire (NFP) à Matignon, à Blois.
Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, avait orchestré un plan dédié pour elle. Elle a été invitée à son grand rassemblement de vendredi soir, aux côtés d’autres figures du NFP comme l’ancienne « insoumise » Clémentine Autain, l’écologiste Marine Tondelier, le communiste Léon Deffontaines, et l’« insoumis » Eric Coquerel. Lucie Castets a reçu une ovation de la part des militants. « Lucie Castets à Matignon, Lucie Castets à Matignon », ont crié les jeunes socialistes à son entrée.
Cependant, sur la scène, Olivier Faure a choisi de répondre aux bruits de couloir et a partagé pour la première fois ses réflexions sur l’éventualité de nommer un socialiste à Matignon. Le nom de Karim Bouamrane, le maire de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), qui se trouvait dans le public, a également fait surface. Ce dernier a admis à TF1 qu’il avait eu des discussions avec l’Elysée, mais a prévenu qu’il se tournerait vers son parti politique si nécessaire.
Échappant à l’attaque directe, Olivier Faure choisit le sarcasme et a agi comme s’il était celui qu’Emmanuel Macron appelait. « Pensez-vous vraiment que je puisse aller à Matignon sans vous, mes amis? Est-ce que j’aurais droit à une sirène lumineuse, car toute trahison a un coût? », a-t-il plaisanté. L’élu de Seine-et-Marne s’est efforcé de dissuader tout le monde de croire que « [sa] force de persuasion, [son] talent, pourrait persuader [ses] anciens, actuels et futurs amis, et imposer au Président un rapport de puissance », a-t-il poursuivi, estimant qu’avec seulement 66 députés, les socialistes, sans l’appui des trois autres forces de gauche, resteraient « minoritaires par rapport aux partisans de Macron ».
« Si vous voulez gouverner sans NFP et avec la droite, alors vous devenez la droite », a-t-il averti, agissant comme s’il n’y avait plus maintenant d’alternative au NFP et à Lucie Castets. Un changement de cap après une déclaration plus tempérée mardi dernier, lorsqu’il avait fait valoir, lors d’une réunion tumultueuse du bureau national, qu’un Premier ministre de gauche ne serait pas censuré a priori, sauf s’il poursuivait la « politique d’Emmanuel Macron ». À ce stade, la voie était alors ouverte à d’autres candidats.
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