Cette devait servir comme plateforme pour « formaliser la stratégie du FLNKS », « unifier le mouvement », et « correspondre aux grands enjeux », selon l’invitation officielle du Bureau politique du Front de libération kanak socialiste (FLNKS) pour le congrès prévu les 30 et 31 août à Koumac, dans le nord lointain de la Nouvelle-Calédonie. Cette rencontre cruciale se déroule en plein soulèvement qui a engendré une grave crise politique, économique et sociale sur le territoire. Malheureusement, deux des quatre membres du Front, le Parti de libération kanak socialise (Palika) et l’Union progressiste en Mélanésie (UPM), ne seront pas présents.
Cela fait déjà plus de deux mois que les indépendantistes sont en pourparlers pour essayer de planifier ce congrès, nécessaire pour envisager une reprise des négociations sur l’avenir du territoire de manière paisible. Ces négociations ont été suspendues suite aux éruptions de violences qui ont ébranlé l’archipel depuis le 13 mai. « Il y a toujours des barrages, un climat d’insécurité, sans oublier un ordre du jour qui ne fait pas l’unanimité. Selon nous, les conditions ne sont pas appropriées pour des discussions sereines », explique Jean-Pierre Djaïwé, l’un des porte-parole du Palika.
Le parti, perçu comme modéré, est confronté à une forte opposition au sein de son propre camp. Les membres les plus radicaux de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), ceux à l’origine du mouvement contre le dégel du corps électoral qui a conduit à des émeutes et des conflits avec les forces de l’ordre, demandent son exclusion du FLNKS, affirmant que le parti n’a d’indépendantiste que le nom.
Provocation.
L’Union calédonienne (UC), principale branche du mouvement indépendantiste, qui est suivie de près par le Rassemblement démocratique océanien (RDO), a intensifié ses revendications face au Palika et à l’UPM. L’UC a l’intention d’intégrer la CCAT, une organisation qu’elle a fondée fin 2023, et dont bon nombre de ses membres sont aussi des militants, au sein du FLNKS.
Cette démarche a pour but de régulariser une organisation qui n’a pas de statut légal, mais également pour renforcer l’influence des radicaux. De plus, l’UC vise à intégrer les « nationalistes », de petits groupes indépendantistes qui gravitent autour d’elle, au FLNKS. Néanmoins, certains de ces groupes, comme le Parti travailliste, adoptent une ligne très rigide.
Dans un geste de défi final envers les indépendantistes modérés, l’Union calédonienne a annoncé, pendant la semaine du 19 août, qu’elle soutiendrait la candidature de Christian « Bichou » Tein, le leader de la CCAT, à la présidence du FLNKS. Tein est actuellement en détention provisoire en France pour son implication présumée dans les actes de violence perpétrés depuis le 13 mai.
Le reste de cet article est réservé aux abonnés. Il reste 45.8% de l’article à lire.
Laisser un commentaire