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Macron piégé par sa stratégie gauche

Emmanuel Macron, afin d’asseoir sa vision d’œcuménisme républicain à son retour sur la scène politique, a reçu les forces politiques à l’Elysée le vendredi 23 août. Son but était de garantir que Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire (NFP) pour Matignon, choisirait des ministres provenant de La France insoumise (LFI) – une confirmation qui n’était pas une surprise. Il a ensuite voulu obtenir l’assurance de chaque force politique présente au Parlement qu’elles censureraient immédiatement un gouvernement Castets comprenant des ministres insoumis.
Selon ce plan méticuleusement élaboré, il ne resterait plus à Macron que d’annoncer l’incapacité de nommer la candidate de gauche, qui serait immédiatement renversée par une majorité écrasante de députés du centre à l’extrême droite. Par la suite, le président aurait entamé un nouveau cycle de discussions afin de trouver le chef de gouvernement capable d’obtenir « la majorité la plus importante et la plus stable » possible.

La première phase du plan a été couronnée de succès : les partis supporter du président (Renaissance, MoDem, Horizons, l’Union des démocrates et indépendants, Le Parti radical) et Les Républicains (LR) se sont hâtés de confirmer leur opposition à un gouvernement incluant des « insoumis ». Tout comme eux, il ne fait aucun doute que Marine Le Pen (Rassemblement national, RN) et son partenaire Eric Ciotti (président du groupe A droite !), conviés dans le bureau du chef de l’État, lundi 26 août au matin, rejetteront tout aussi fermement les ministres « insoumis ». Seul François Bayrou, le leader du MoDem, n’a pas exclu l’idée que la présidente du groupe RN à l’Assemblée « par ruse politique », pourrait donner une chance à un gouvernement labellisé LFI, obligeant ainsi le chef de l’État à nommer Lucie Castets.
Un geste symbolique de Mélenchon au Front populaire
Cependant, le leader des « insoumis », Jean-Luc Mélenchon, s’est immédiatement opposé à cette hypothèse en suggérant que les « insoumis » pourraient s’abstenir de participer au gouvernement de Lucie Castets. Une telle position évoque clairement le Front populaire de Léon Blum en 1936, qui bénéficiait du « soutien sans participation » du Parti Communiste. Un contre-argument mis en place pour agir contre l’idée selon laquelle « les ministres insoumis sont en fait, un prétexte. C’est de l’agenda dont vous ne voulez pas », a déclaré l’ex-candidat à la présidence en s’adressant directement aux partis pro-président.
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