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26 août 2024 3 h 11 min

Gouvernement NFP sans ministres « insoumis » assumé

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Lors d’un discours tenu le dimanche 25 août devant les partisans de son mouvement, Manuel Bompard, coordinateur national de la France insoumise, a utilisé l’ironie pour répondre à une question posée par Jean-Luc Mélenchon à la droite républicaine. La veille, Mélenchon avait fait comprendre que son parti créait un obstacle et avait proposé son soutien à Lucie Castets, candidate de gauche pour Matignon, sans participation au gouvernement. Il avait ainsi défié ses critiques de dire s’ils bloqueraient un tel gouvernement.

Cette initiative tactique a été saluée par les autres partis membres du Nouveau Front populaire, mais n’a guère attiré d’attention dans le camp du président. Un jour après l’intervention de Mélenchon, aucun des leaders de Renaissance, Horizons ou du MoDem n’avait répondu au précédent candidat à la présidentielle. « Habituellement, dès le moindre mouvement de notre part, les macronistes réagissent immédiatement. Mais cette fois, nous avons posé une question et nous attendons peut-être une réponse », a ironisé Manuel Bompard, soulignant le silence de l’ancienne majorité présidentielle.

Dans l’ensemble, certains législateurs de Renaissance ont exprimé leur opposition au scénario présenté par Jean-Luc Mélenchon, ciblant le plan du Nouveau Front Populaire. « Qui peut tomber dans un tel piège ? » a répondu Benjamin Haddad, député de Paris, sur X. « Un gouvernement influencé par Jean-Luc Mélenchon, qui mettra en œuvre le plan du NFP-LFI, entraînant une hausse des taxes et des dépenses publiques, une interventionnisme économique et une collaboration avec les régimes autoritaires, remettant en question la laïcité : la réponse est clairement non ». « Si l’objectif est de mettre en place le plan des ‘insoumis’, nous disons oui à la censure » a ajouté Mathieu Lefèvre, député du Val-de-Marne.

« La plus grande menace politique pour notre pays »

D’autres ont réussi à se sortir de ces contraintes. « Pas de membre LFI dans le cabinet, pas de suggestions LFI dans le plan, et plus de LFI à l’Assemblée nationale. Oui, nous commençons à nous sentir bien… », a sarcastiquement commenté Jean-René Cazeneuve, député du Gers, sur X. Mardi dernier, malgré tout, le même Jean-René Cazeneuve déclarait que les partisans de Macron étaient « prêts à faire des compromis » avec les socialistes pour « éviter la censure », tout en rejetant en amont « un gouvernement avec des ‘insoumis' ».

Alors que la réponse officielle du camp présidentiel se fait attendre, celle du parti Les Républicains (LR) a été révélée non pas par l’Assemblée, mais par le Sénat. Bruno Retailleau, leader du groupe sénatorial LR, a déclaré dès samedi que tout gouvernement de gauche risquerait une motion de censure : « Pour nous, pas question de ministres LFI ou d’un plan inspiré par LFI. Nous sommes opposés à leur implication dans un gouvernement, de même qu’à leurs idées. »

Lors de son discours dominical, Laurent Wauquiez, son équivalent à l’Assemblée, a mentionné que LFI constituait « probablement la plus grande menace politique pour [le] pays ». Il a promis de lutter contre eux, sans pourtant se positionner explicitement sur l’idée d’une motion de censure. Annie Genevard, la secrétaire générale de LR, a partagé ce point de vue lors de son apparition sur France Inter dimanche. Selon elle, c’est le « plan » des « insubordonnés » qui est « menaçant », plutôt que les « individus » eux-mêmes.

Les discussions à Matignon, commencées vendredi, reprendront à l’Elysée lundi. Emmanuel Macron a convié Jordan Bardella et Marine Le Pen du RN, Eric Ciotti et les présidents du Sénat, Gérard Larcher, et de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Pour ce qui est de ce qui vient après, tout est encore sur la table.

Des consultations supplémentaires pourraient avoir lieu mardi, en fonction des retombées de ce premier cycle de discussions, selon l’Elysée. Aucune date n’a été fixée pour la nomination d’un Premier ministre, alors que l’actuel, Gabriel Attal, a démissionné le 16 juillet. Il se murmure également que le président pourrait prendre la parole lundi, bien que le format de l’annonce ne soit pas encore déterminé.

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